mercredi 4 mai 2011

Tunisie : quelle menace politicoMafioFinancière ?

Ils sont encore là.Voilà l’amer constat de monsieur tout le monde, 4 mois après la révolution dite de Jasmin. Voir également l’article paru dans l'édition du journal « Le Monde » du 05.05.11

Oui, la Tunisie vit clairement sous la menace des politicoMafieux de l'ancien régime.
Leurs antennes sont partout, dans le gouvernement et ses cabinets, dans la haute assemblée, dans les partis politiques d’opposition et syndicats certains connus pour être à la solde de Ben Ali, (vitrine démocratique pour l’occident lui ayant permis de résister 23 ans). Ils sont également dans un certain nombre de nouveaux partis dont les visas ont été rapidement octroyés au détriment d’autres authentiquement "non infectés", dans les structures de commandement,  les ambassades..et même pour manipuler politiquement des voyages massifs volontairement encouragés de jeunes immigrés vers Lampedusa et l'Europe, histoire de taquiner l'Europe prorévolutionnaire.
Elle est partout, la mafia politico financière. Les hommes de main, costumes et verbes nouveaux de circonstance révolutionnaire, reprennent les postes clés de l’autorité et des finances, ils figurent pour certains à la une des journaux et des médias, dans les interviews... Après avoir accordé un préjugé favorable au gouvernement de Béji Caïd Essebssi, une seul mot revient aujourd’hui sur toutes les lèvres. Les autorités ont PEUR. Les instances dirigeantes ont peur et ils sont tous là les hommes de main parmi eux avec leur dossiers encombrants "épées de Damoclés". Voilà la triste désillusion. Le président de la république Foued Mbazza, le premier ministre Béji Caïd Essebssi, le gouvernement sont t'ils terrorisés à ce point et font-ils le minimum garanti pour jouer le jeu, gagner du temps, jouer au quotidien avec les manœuvres de diversion télécommandées qui consistent à monter les tunisiens contre les autres,  placer leurs amis et les amis des amis de la mafia politicofinanciere ?. Les initiatives fortes et nécessaires à toute transition post révolutionnaires sont rares et peu suivies d'effets réels. La rue observe, analyse, comprend ce jeu malsain de « tuer la révolution et chaparder le pouvoir » et commence à s’impatienter.
La violence, ici et là, est citée ( fuite simultanées et organisées de prisons, mises à sacs, violences dans les stades etc..) mais pas d’enquête rapportée, aucun résultat n’est publié mais la rumeur bien manipulée dresse rapidement des pseudo coupables visés par la désinformation mais les vrais coupables, ils sont au poste de commandement. Ils sont toujours de connivence les « maîtres chanteurs », « les chantés » et l'argent roi des mafieux. C’est la Tunisie des dossiers de la police politique et des services spéciaux de Ben Ali (Ganzoui, Sériati et compagnie) qui planent sur la tête de ces décideurs qui, aux ordres par peur, distribuent les cartes et le jeu au cas par cas.
Le scénario de la haute assemblée constituante pour le 24 juillet, celui qui va donner naissance à la nouvelle constitution et au prochain gouvernement transitoire pour encore 2 ans d'attente, n’aura t'il été qu’une grande farce pour gagner du temps, beaucoup de temps et laisser les palabres pointilleuses sur tel ou tel article juridique,  occuper la haute assemblée, la rue et l’opinion publique.
Ainsi les dossiers de justice et la transition démocratique prendront, selon leur volonté, le temps qui faudra..
Pendant ce temps, la mafia se réorganise et elle croit laisser s'installer progressivement la fatigue et la lassitude..Oui maintenant ils semblent être prêts pour la date du 24 juillet, leur système étant confortablement mis en place.
 Le mental des "dirigeants sous contrôle" fonctionne toujours selon le modèle Ben Aliste prérévolutionnaire et ne sait pas évoluer vers celui qui manage une authentique démocratie. Voilà là le gros souci de la démarche intellectuelle déficiente associé à  un sacré déficit de valeurs...
 Il est grand temps de réfléchir à l'hypothèse de faire rapidement le ménage que ce soit avec ce gouvernement s'il en a le courage réel ( pronostic très réduit)  ou avec un autre authentiquement carapacé pour démanteler la branche politicoMafioFinancière du Ben Alisme, quitte à repartir à zéro, avant que cela ne s’enlise de nouveau..
Nul doute qu’au final, la Tunisie aura sa démocratie. Mais elle a entre-temps été dupée et un temps précieux  (gagné par la mafia) a été perdu pour la révolution. 
Ce gouvernement transitoire, s’il n’est pas en mesure de rectifier le tir (et beaucoup de signaux, sauf grand virage vivement souhaité, sont là sauf erreur, pour soutenir cette hypothèse) doit-il laisser la place à un gouvernement révolutionnaire provisoire "sans peur ni reproche" n’ayant eu aucune accointance ni de près ni de loin  avec le passé de Ben Ali et son appareil politico-mafieux ??
A suivre.....
(suite au prochain post) ?...
Par BouAbouYasmine

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