lundi 8 décembre 2014

Lecture - Tunisie élections : "le débat confisqué" ( source debatunisie)

Source: http://www.debatunisie.com/archives/2014/12/08/31103157.html
09 décembre 2014
Le débat confisqué

Il y a sept ans, j'ai ouvert un blog que j'avais appelé "Débatunisie". Mon rêve de jeune tunisien d'alors était de reconstituer virtuellement et à mon échelle un semblant de débat public. La Tunisie de cette lointaine époque était muette. Zaba trônait en chef absolu. La police, la censure et la propagande composaient le triumvirat de son pouvoir. Puis se déclencha une révolution en 2011. Toutes les conditions furent réunies pour enfin réhabiliter ce débat public. Même si la liberté d'expression est acquise (sauf pour critiquer Allah et son secrétaire) et qu'une forme de pluralisme politique a émergé de ce magma, des vieux réflexes empoisonnent la scène publique. De quelque bord qu'ils soient, les médias, les intellectuels et les politiques sont les premiers responsables de ce blocage. Mais j'avoue des fois, que la médiocrité et le populisme moutonnier du bord tartouriste m'horrifient beaucoup moins que la machine médiatico-intello-bourgeoise mise en place par le Bajboujisme. La "Bajboujosphère" semble s'être mobilisée spontanément pour tirer unilatéralement contre la tartourie et flatter l'égo de son chef sans le moindre sens critique. Personne n'a encore compris en quoi cet octogénaire nommé Béji Caïd Essebsi était LA solution. On sait juste que ce monsieur incarne selon eux une vague idée d'un progressisme à la tunisienne...
debatconfisque
Bajbouj pas touche !
http://www.debatunisie.com/archives/2014/12/08/31103157.html



Parmi ces nombreux soutiens aveugles je cite au hasard Héla Béji, une éminente universitaire spécialiste en décolonisation. Cette dernière vient de se surpasser en prenant sa plus belle plume pour défendre Bajbouj contre les moqueries de Ruquier (voir ici). Ce pauvre Ruquier dans sa dernière émission hautement culturelle de France 2 ("ONPC") a attiré les foudres de la Bajboujie tunisoise en raillant l'âge avancé du candidat Essebsi. Heureusement que notre vaillante universitaire était là pour rétablir l'honneur de Béji et de tous les tunisiens qui ont voté pour lui. Pour elle ce "grand homme" qu'elle compare à un Stéphane Hessel, est d'une "éloquence et d'un humour" que les pauvres français sont incapables de saisir. A lui seul, le "spiritiuel Béji" (elle fait sûrement allusion à son "barra rahez") "crèverait le plafond de l’audimat" et je vous jure, elle n'est point ironique. "Mais", ajoute-t-elle avec dédain, "vous ignorez tout de sa langue, ce n’est pas votre faute". Notre spécialiste en décolonisation supporte mal la critique contre son candidat fétiche surtout quand cela émane d'un français. A croire que cela réveille en elle un profond complexe de décolonisée...

Bref, qu'une universitaire perde son temps à répondre à l'animateur d'une insignifiante émission de divertissement d'un pays étranger, démontre bien que notre élite est définitivement à côté de la plaque. ( Inutile d'évoquer le cas Olfa Youssef & Co...)

Les médias caniches

Mes amis, il se fait tard, et je n'ai pas le courage de terminer ce paragraphe sur les médias. Contentez-vous de bien regarder les caniches du dessin ci-dessus, et de lire au hasard n'importe quel article de Businessnews, TunisieFocus, Kapitalis... et autres conneries sur le net et vous comprendrez pourquoi le débat demeure confisqué.

Conclusion

Avant de rejoindre ma sebkha nocturne, je trouve bien minable le refus de Bajbouj de débattre avec Marzouki à la télévision. Parmi tous ses soutiens, ni Héla Béji ni tous les autres bajboujeux n'ont relevé ce mépris flagrant pour l'idée même du débat. Le refus d'un tel débat, est un refus de démocratie. En cela Bajbouj est un héritier naturel de cette Tunisie autocratique, dominée par ses vieux réflexes, ses vieilles manies et ses vieux cons. Et c'est en cela qu'il est un homme doté du sens de l'Etat diront en choeur les Ben Simpsons !



samedi 6 décembre 2014

Réponse de Rifal de Tunisie à Business News à propos de l'article : "ces occidentaux qui n'ont rien compris à la révolution tunisienne"

Source : http://www.businessnews.com.tn/ces-occidentaux-qui-nont-rien-compris-a-la-revolution-tunisienne,519,51799,3

Nous dire qu'ils n'ont rien compris, voilà donc encore l'erreur.
Rifal |06-12-2014 20:08

Nous dire qu'ils n'ont rien compris, voilà donc encore l'erreur.
Partie 1 : Monsieur Bahloul, vous nous avez tracé la Chronologie des grands événements douloureux qui ont traversé ces 3 dernières années la post révolution en citant des faits précis avec des dates. Nous ne pouvons que vous remercier pour ce rappel connaissant toute la difficulté de votre métier et tout l'apport que vous apportez à l'information en Tunisie. Je ne suis pas toujours d'accord avec vos analyses et encore moins en lisant certains commentaires haineux qui suivent le train...et qui poussent à la haine et la division des tunisiens. Mais je vous reconnais le grand mérite d'accepter tous les commentaires contradictoires ce qui n'est pas le cas de portails électroniques de la place.
Une question de principe : en présence de tout conflit ou drame à résoudre, tout juge qui veut la vérité pour juger en toute conscience face à des faits, réunit tous les éléments en recevant et écoutant les avis de tous les protagonistes à la recherche du ou des responsabilités.
Le procureur enfonce les accusés et passe du revers de la main les avis contradictoires.
L'avocat, de par sa fonction, les défends. C'est le cheminement logique pour se rapprocher le plus possible de la vérité . Le jury ou le juge, en toute conscience, conclut et rend le verdict. Ceci est la vrai justice.
Dans cet article, Nizar Bahloul, vous vous êtes tout simplement comporté en procureur et accusateur en laissant de coté tous les éléments contradictoires permettant de vous rapprocher du bon diagnostic.
Une thèse sans aucune antithèse nous ramène automatiquement à une conclusion et vérité faussées même si les faits relatés sont réels. C'est ainsi que l'on risque de perdre sa crédibilité  et par conséquent tout appui.

La politique est un puits profond, une jungle complexe où se côtoie sournoisement les loups, les renards et les requins etc chacun essayant d'affaiblir l'autre pour mieux l'éliminer de son chemin vers le pouvoir. Logique mais... quand l'éthique et l'honnêteté intellectuelle sont absentes de la bataille, alors tous les coups sont permis y compris la désinformation et la manipulation tous azimuts accompagnés du « laisser pourrir la situation » même au dépens de l'intérêt général et du pays. C'est ce qui tout observateur averti perçoit à travers les visites, les écrits et les évolutions de tout échiquier politique. Seulement en politique, pour revenir à ce qui a été dit ci-dessus, très souvent les crimes sont maquillés dans la présentation et l'habillage pour pointer un accusé qui peut ne pas en être un et écarter par la même, le vrai commanditaire. C'est une base et vous connaissez très bien la technique et la méthode, ayant vous même, survécu à la précédente dictature monsieur Bahloul. Il ne faut pas être agrégé pour connaître ces balbutiements et manipulations que nos amis occidentaux relèvent comme pour tous observateurs avertis. Eux écoutent toutes les parties du sommet au bas (médias compris avec de plus un supplément lecture entre les lignes) et de ce fait ne sont plus dupes de ce que l'on peut leur raconter ou leur faire croire.
Nous dire qu'ils n'ont rien compris, voilà donc encore l'erreur. Ils en savent plus que vous et moi Monsieur Bahloul. Certaines réactions de politiques locaux croyant jouer à la fine duplicité font tout simplement sourire localement et à l'étranger.
Texte trop partisan : ainsi, en toute simplicité,  les accusés à charge sont la troïka et les occidentaux. Le bénéficiaire heureux et complet , c'est Nidaa tounes et Beji Caid Essebssi. La charge est tracée. La partie non constructive de l'opposition tunisienne : aucune responsabilité. La gouvernance actuelle non plus. De tous les orages que vient de traverser la Tunisie post- révolutionnaire, la mafia de l'argent et de la corruption ( et ses corollaires) encore omniprésente sort blanchie comme neige et peut évoluer en transparence comme « eau de roche ».. En écartant volontairement certaines responsabilités flagrantes de parties mal intentionnées qui refuse l'installation de la démocratie en Tunisie, vous affaiblissez le contenu de votre argumentaire.
A la lecture de cette réponse, merci de ne pas m'accuser de prendre partie pour un camp ou un autre. Mon seul souci est la transparence et l'approche de la vérité propre loin de toutes manipulations ou désinformations. J'attend toujours les résultats de l'enquête et les noms des vrais commanditaires de l'assassinat de Belaid et Brahmi. Je veux la vérité, la vraie.
PS : lorsque je passe chez moi en Tunisie, je n'ai pas pu, à ce jour, « avaler » d'avoir à mettre la main dans la poche pour acheter l'eau pour abreuver ma soif. Même l'eau à boire.....(celle du robinet, que je paye bien sûr, étant imbuvable). Mais cela, personne n'en parle.....Casser du secteur public, dans l'éducation, la santé, l'environnement, la sécurité , toujours puiser dans la poche du citoyen, voilà les dégâts omniprésents, occultés comme par hasard et difficilement réparables de l'ancien régime que certains tentent de réhabiliter. Alors,comment reconstruire ? Et vite ?
Rifal

En réponse à  l'article de Business News : Source : http://www.businessnews.com.tn/ces-occidentaux-qui-nont-rien-compris-a-la-revolution-tunisienne,519,51799,3