lundi 9 juin 2014

La police, la police des « polices », la police de « la police des polices » ... : Commentaire de Rifal de Tunisie

Commentaire de Rifal de Tunisie :
La police, la police des « polices », la police de « la police des polices » et les pompiers pyromanes

Toutes nos condoléances aux familles des policiers tombés sous le feu du terrorisme aveugle à Kasserine. On ne peut être que choqué.
Dans les pays avancés, en matière de sécurité et de justice, rien n'est acquis, tout doit être vérifié et analysé puis contre-expertisé pour aboutir à la vérité et cerner non seulement les exécutants, mais leurs commanditaires, leurs intermédiaires et leurs financements. D'où l'existence non seulement de la police, mais aussi la police des « polices » ainsi que la police de « la police des polices ». Idem pour les autres corps de sécurité (gendarmerie etc) et de justice. L'habillage trompeur des crimes politiques et l'infiltration du système sont parmi les outils les plus importants des commanditaires et des terroristes pour atteindre leurs objectifs et, souvent, ces commanditaires ( je dis bien commanditaires, des grosses pointures pour la plupart des cas téléguidant les opérations de l'étranger à travers le mille feuille d'intermédiaires) ne sont pas ceux affichés par les enquêtes préliminaires ou les compte rendus de presse. Quand aux exécutants, bien équipés et rénumérés, ils disposent d'une feuille de route spécifique bien ficelée y compris en cas d'arrestation, pour tromper davantage les enquêteurs. Tout ceci pour dire combien les choses ne sont pas aussi simples en particulier lorsque l'on sait qu'en période de transition, des parties écartées du pouvoir ( politico -mafieuses en particulier) ne baissent jamais les bras pour refaire surface et tous les moyens financiers et matériels sont bons pour mettre le feu à toute transition afin de préparer leur retour ( L'histoire des révolutions et la réalité présente dans notre voisinage ( réveil en force des kadhafistes et retour du pouvoir militaro-financier en Egypte) rengorgent d'exemples concrets). Tout leur réseau politique, sécuritaire, médiatique et judiciaire est concomitamment et comme par miracle mis en branle (quelquefois à l'insu du manipulé resté indépendant) pour compléter le tout en jouant allègrement au moment voulu aux pompiers pyromanes. Le réseau est encore là, le rapport de force avec.. Dans l'environnement politico- mafieux, jamais un homme politique déchu ne baisse les bras et s'il dispose de grands moyens financiers et de « dossiers », alors bonjour les dégâts et les coups maquillés. Ceci est l'abc de ce genre de situations et c'est aussi une règle d'or à connaître pour éviter les éventuelles complications à venir. Le médecin, face à l'abcès, analyse de façon méthodique le mal, en recherche les causes profondes et favorisantes ainsi que leur cheminement horizontalement et verticalement et c'est ensuite qu'il engage le traitement curatif parallèlement au traitement préventif en toute connaissance de la chose et exceptionnellement à l'aveugle. En fait, tout doit être parfaitement programmé pour que le mal ne revienne pas ou ne reprenne pas de nouvelles forces? Ce qui n'est pas, hélas, le cas lorsque la main qui veut guérir, n'a pas l'expérience voulue ou tremble ou manque de propreté ou bien si elle-même est infectée ou infiltrée sans le savoir. On reste alors dans le palliatif porte ouverte à la chronicité. En politique, il faut à coté de l'action et des valeurs qui l'accompagnent, être quotidiennement porté au doute y compris de soi même car l'erreur est humaine. De ce fait, la naïveté n'a pas sa place dans cette « jungle ». Voilà pour la pédagogie. Pour le reste, les tunisiens doivent poursuivre leur vigilance face à toutes les tentatives visant à rompre cette transition avant les élections, tentatives toutes vouées à l'échec comme cela a été le cas face aux précédentes. D'ici peu et après les urnes, chacun respectera le (ou les) vainqueur (s) quel qu'il soit et ce sera ainsi.
Enfin pour terminer, nous invitons le ministre Ben Jeddou que je salue au passage et pour lequel j'exprime ma compassion pour lui et les siens, de diffuser le maximum d'information au public sur le déroulé et circonstances des attentats ou incidents de ce genre (en préservant bien sûr les aspects hautement sécuritaires) comme cela se pratique dans les pays avancés. Cela a pour intérêt de mieux faire aboutir les recherches en faisant participer le maximum de gens à la lutte contre la violence aveugle et surtout écarter tout doute envers la qualité de la prise en charge des opérations. En ce moment, et suite à cet incident qui nous a tous choqué, les tunisiens sont nombreux à se poser des questions et des interrogations.