jeudi 22 décembre 2011

Khayam Turki a notre soutien inconditionnel


Tel est le message sans équivoque des amis et des membres du parti Ettakakol suite à la campagne de dénigrement et de désinformation à l’encontre de  khayam Turki, cadre et militant du parti Ettakatol dont le nom avait été cité pour le portefeuille de ministre des finances du prochain gouvernement Jebali.

Des sources proches de ce parti ont nié l’affirmation faisant état de pressions étrangères (Emirats Arabes Unis) à l’origine de son désistement du portefeuille de ministre des finances qui lui a été proposé.

Une lettre a été publiée par les membres de ce parti : « Nous apportons notre soutien inconditionnel à M. Khayem Turki, militant et cadre du parti par rapport à la campagne de dénigrement et de diffamation dont il  fait l’objet.
Nous condamnons fermement cette campagne de déstabilisation qui a consisté en la révélation d’une  éventuelle action en justice à son encontre à quelques heures de la proposition de sa nomination en tant que membre du futur gouvernement.
Nous saluons et respectons son abnégation et sa décision personnelle de retirer sa candidature au poste proposé afin de ne pas entraver plus longuement la formation de ce nouveau gouvernement, d’être libre de se consacrer entièrement à sa défense et de protéger son honneur et sa famille.
M. Khayem Turki continuera à militer et à occuper ses fonctions au sein du parti. »

Un certain nombre de personnalités politiques et de partis hors Ettakatol, ont fait part également de leur soutien à Khayam Turki et ont déploré « la méthode » qui rappelle des souvenirs récents de manipulation et de lynchage médiatique qui touche l’honneur d’un homme de cœur et  grande compétence.

lundi 12 décembre 2011

Tunisie: L’avenir de ma fille, Par Sondes Khribi Khlifa

     Paru dans : http://www.webmanagercenter.com. Une photographie réaliste et sans concession de certains aspects de la société dite "moderne"  dans laquelle nous évoluons, nous adultes et enfants...    

  • Ma fille, je ne sais pas dans quel pays et dans quel monde tu vas grandir. Un jeune homme se suicide, on le retrouve attaché au tronc d’un arbre. Enième suicide ou immolation par le feu. Sur la radio qui annonce la nouvelle, on passe Ragheb Aléma chanter juste après…
    Dans quel monde tu vas grandir ma fille? Celui de la fin de l’espoir…?
    Les suicides des jeunes, et des moins jeunes, des cas isolés? En tout cas, tabous dans notre société jusqu’à pas longtemps. La douleur et la souffrance ont dû être plus fortes que la peur de la mort, plus fortes que l’envie de vivre, de sentir le soleil réchauffer son visage le matin.
    On dit que c’est un jeune homme qui a fait des études, peut-être supérieures. Comment comprendre sa frustration et son désarroi, de voir le temps passer, et lui se consumer, assis à la terrasse du café? Seul lieu de loisir de son village, avec ses chaises en plastic, sales, et toutes cassées. Incompréhensible, pour qui ne l’a pas vécu.
    La vie doit être pénible, si pénible, pour qui préfère se suicider. Celui-là même qu’on va traiter de clochard, car il est tellement dans la misère. Ou de vagabond, car la violence de la vie l’a rendu si agressif. Celui-là même, duquel on va détourner le regard. Ensuite appuyer sur le bouton de sécurité de la voiture, pour verrouiller les portes… et augmenter le son de la radio…Ragheb Aléma…
    Dans quel monde tu vas grandir ma fille? Celui de la faillite de l’éducation…?
    Il faudra que je te retire de l’école peut-être, pour t’éviter les bêtises, et les absurdités du système. Pour te donner le temps de jouer, de réfléchir, d’être curieuse, de trouver ton chemin, celui que tu aimes faire, ce dont pourquoi tu es probablement douée… seule chance pour toi ma fille de trouver un emploi, ou mieux, un chemin de vie professionnel.
    Car fini le temps de la standardisation. Du diplôme pour la vie. Du salaire. Et du travail comme valeur. Le temps de la standardisation des études et des parcours est fini. Mais les gens ne le savent pas. Ils le voient bien, mais ils évitent d’y penser, car ne trouvent pas d’alternatives…
    Je fais de mon mieux pour te donner la meilleure éducation, te mettre dans les meilleures écoles, mais le pays est fait de nous, comme de gens qui jonchent dans la misère. Comment se regarder dans la glace, en sachant autant d’injustices? Un pays… c’est indescriptible, tu ne sais pas ce que c’est à ton âge. Et c’est en le perdant qu’on se rend compte de son importance.
    Dans quel monde tu vas grandir ma fille? Celui des économies de crises en crises…?
    Qu’est-ce que l’économie? Ah ça c’est bien compliqué…! L’économie c’est simple à la base, il s’agit de produire et d’échanger ce qu’on produit. Car on ne peut pas tout produire soi-même. Après, il se constitue ce qu’on appelle des capitaux, des gens qui ont beaucoup, de choses ou d’argent… et ces gens-là vont pouvoir prêter aux autres. Même aux pays. On ne sait donc pas qui c’est précisément, mais c’est des coalitions qui ont décidément du pouvoir.
    Le truc c’est que ces coalitions sont très minoritaires par rapport au reste des humains, de la planète. Et elles font la pluie et le beau temps. Dans un langage technique, les taux d’intérêt sur les marchés internationaux, les prix, des produits élémentaires et des matières premières. Seulement, quand il y a crise, ces gens-là ne paient pas, eux. Ils demandent au reste des humains de payer…de serrer la ceinture. On appelle cela le capitalisme. Comment penser toutes ces actions de gens qui coupent les routes, qui brûlent les équipements dans les usines… Comment se mettre à leur place? Eux qui voient le patron rouler dans une Porsche, l’équivalent de 100 années de travail pour eux… Le patron qui dépose le bilan et s’envole vers un pays où la main-d’œuvre est moins chère, et l’Etat plus laxiste sur le droit du travail… On appelle cela la mondialisation. Tu liras dans les manuels d’économie, que c’est une bonne chose, pour le consommateur. Et pour le producteur.

    Dans quel monde tu vas grandir ma fille? Celui des interminables guerres de pouvoir…? 
     Tu vas être fascinée par le Ché et par Marx à un certain moment ma fille. Mais l’histoire nous apprend que la réalité et la chimère sont bien éloignées. Le pouvoir c’est une drogue, qui commence douce, et qui finit dure. Le pouvoir transforme l’homme. Aveugle l’homme. Tous étaient de bonne foi, mais tous avaient péchés, se croyant indispensables. Croyant avoir toujours raison. Ca s’appelle la politique. Elle est nécessaire, paraît-il. Mais on ne sait toujours pas comment s’y prendre. Démocratie rime avec chao aujourd’hui, et dictature rimait avec stabilité, et sécurité. Un monde de l’indifférence totale, de la cacophonie. Du chacun pour soi, du chacun a raison. De la course à la victimisation…de qui crie le plus fort… Tout le monde veut des choses. Personne n’a rien à donner.


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