vendredi 6 mars 2015

Tunisie-réformes : des frémissements positifs. Barack Obama dans un message vidéo encourage. Place aux actes forts pour ramener la confiance.

Depuis son installation à ce jour, la gouvernance Essid semble donner de la bonne volonté dans la prise en charge du mal.
Un constat : le contentieux économique, sécuritaire, juridique, administratif et de valeurs, hérité de l'ex dictature s'est poursuivi et aggravé depuis le 14 janvier, date du soulèvement contre l'ex dictateur. Normal car toute post- révolution est ralentie par les forces contre- révolutionnaires et les mafias locales qui ne peuvent se plier à la loi du jour au lendemain. C'est ce que l'on appelle la fièvre post- révolutionnaire.
Dans ce contexte de sequelles physiologiques et malgré les avertissements répétés, gouvernances et oppositions post- révolutionnaires ont, dans le jeu de la soif du pouvoir et des égos aveugles, joué le pourrissement ( hantise sécuritaire au quotidien, montagnes de poubelles, incitation à la haine et à la division entre les Tunisiens, débats et conflits religieux entretenus, puérils et improductifs, l'argent opaque roi et la corruption persistante dans tous les rouages) au dépens de l'intérêt général. Les dégâts sont là et l'héritage miné aussi pour la gouvernance actuelle, elle même issue, à travers l'urne, de cette fermentation indigeste. Cette malheureuse mauvaise gestion du politique avait valu à la Tunisie l"éloignement d'un véritable plan Marshall qui aurait été exceptionnellement accordé à l'exemple Tunisien par nos partenaires occidentaux, le FMI et la banque mondiale.Le feu vert a viré à l'orange.
Ces toutes dernières semaines, des frémissements positifs sont perçus ça et là de la part du gouvernement : contacts multiples sur le terrain avec la population, changements à la tête de certaines administrations sensibles ou défaillantes, réduction du discours « langue de bois » et du « bla bla bla »..etc, en sachant que, pour rattraper le retard accumulé, la confiance à venir passe par des actes concrets, forts et rapides.
60 % de notre économie dépend de l'extérieur. Les soutiens à la Tunisie seront fonction de cette confiance à ramener et qui reste tributaire de l' impérieuse nécessité de reformer les structures malades afin de les oxygéner davantage ( l'énorme chantier de l'administration en général, la justice, l'éducation, la santé, les banques, les finances et la fiscalité etc).
Il n'est pas un secret de polichinelle quand aux attaches de Barack Obama à la Tunisie où il compte des amis fidèles partageant les idéaux de tolérance, de justice sociale et de lutte contre tous les "apartheids". Le dernier message vidéo du président Barack Obama, en marge de la Conférence sur l’investissement et l'entreprenariat, (qui s’est tenue jeudi 5 mars 2015 à Tunis), reflète cette démarche d'encouragement à l'effort de nos partenaires historiques dans la transparence et la justice sociale.
La Tunisie, malgré les méfaits persistants de la corruption et de la violence, est passé par des étapes positives vers la voie de la démocratisation qui va de pair avec toute réussite économique et de politique d'emplois.

Barack Obama : « Il y a un peu plus de quatre années, un Tunisien, un vendeur de fruits, a pris une décision courageuse contre le manque d'opportunités et la corruption à l’origine d’humiliation au quotidien »

«  vous avancez vers une transition démocratique historique. Vous vous êtes rassemblés dans un esprit de compromis et de consensus. Vous avez forgé une nouvelle constitution, vous avez organisé des élections libres et équitables et, vous avez formé un gouvernement inclusif »

«le progrès démocratique de la Tunisie et son progrès économique vont de pair. «

«lorsque l’état de droit et la transparence permettent aux entreprises d’évoluer selon les mêmes règles, c’est là que le commerce et l'investissement s’épanouissent ».

« Tant que vous vous ouvrez à la démocratie, la prospérité et la dignité que vous méritez, vous allez continuer à avoir en les États-Unis d'Amérique  un grand ami et partenaire. »
Ainsi donc, le préjugé favorable se pointe à l'horizon (nous avions dit qu'il ne sera largement établi qu'une fois la vérité retrouvée quand aux assassins et commanditaires de Chokri Belaid et de Mohamed Brahmi). Pourquoi ? Parce que quand la justice fonctionne et se porte bien, tout le reste se porte mieux
Béji Caid Essebssi et son gouvernement ont le devoir de s' atteler à cette tâche en gouvernant réellement et en assumant, même dans la douleur, les reformes structurelles nécessaires pour faire rebondir la machine et ramener la confiance pour le bien de tous les tunisiens. Dans cette démarche, indépendamment de nos tendances politiques ou idéologiques,  nous serons nombreux à leurs cotés. L'intérêt général passe avant toute autre considération.
Rafaat Mrad Dali