mercredi 25 mai 2011

Élection de l’Assemblée constituante le 24 juillet 2011. Le gouvernement a t’il choisi la fuite en avant...Communiqué N°9.

Le gouvernement de Mr Béji Caïd Essebsi présidé par Mr Foued Mbazza a décidé de maintenir la date du 24 juillet pour la tenue les prochaines élections de l'Assemblée Constituante. Quelles qu'en  soient ses raisons, conjoncturelles ou de fond, nous tenons à rappeler pour le présent et l'avenir et à toutes fins utiles les points suivants :
- Il s'agit de la première élection démocratique en Tunisie et nous n'avons pas le droit à l'échec.
- Est t'il possible de construire une démocratie transparente devant aboutir à la souveraineté du peuple sur une période transitoire marquée par l’opacité, favorisant certaines personnalités et partis, selon un un échiquier politique sur mesure au dépens de la confiance et de l’intérêt général ?
- la date des élections n’est pas une fin en soi++++,  l’objectif est de réussir des élections crédibles faisant l’unanimité par leur régularité et qui respectent la souveraineté de la majorité
- 3 exigences fondamentales au minimum doivent être remplies durant cette période transitoire. Exigence de transparence et de confiance, exigences matérielles et, bien sûr exigences sécuritaires.  Au vu des évènements actuels et des déclarations des hauts responsables du gouvernement et de la haute instance eux mêmes ces dernières semaines, aucune ne semble être acquise.
- Souvenez- vous, il suffit d’un simple couac dans l’une d’entre elles pour aboutir au risque d’aller tout droit vers des élections entachées d’irrégularités et non crédibles et donc vers l’échec. Et l’échec à cette date, nous vous laissons le soin d’imaginer les conséquences sur tous les plans et le prix à payer pour tous les tunisiens.
C’est pourquoi,  nous saluons la sage décision de la haute instance indépendante des élections de confirmer son attachement au report des élections de la constituante. Nous ne pouvons que partager également les arguments réalistes de Ridha Torhani et ceux de Kamel Jandoubi
La précipitation est mauvaise conseillère et la prudence est de mise. A méditer....

mardi 24 mai 2011

Communiqué N°8 : L’ Appel Républicain approuve le report des élections de la constituante. On ne peut construire une démocratie transparente à la suite d’une transition opaque.

Une transition entachée d’opacité peut t'elle construire une démocratie transparente ?
La  période de transition démocratique post révolutionnaire constitue une étape incontournable et fondamentale précédant la mise en place d’un régime effectivement démocratique représentant la souveraineté du peuple.
Nous devons la réussir coûte que coûte.
En attendant, les tunisiens ont assisté à une  transition entachée d’une grande opacité judiciaire, d’irrégularités légales, de passe-droits antidémocratiques visant à aménager un échiquier politique sur mesure ( extrême droite et centre progouvernemental)  mais aussi, encore plus grave, à préserver  les intérêts de la mafia politico financière Ben Aliste, véritable gouvernement bis occulte  qui dirige encore dans l’ombre et tire les ficelles à travers différents cabinets ministériels et officines...
La  gouvernance actuelle a failli quand à la gestion de cette importante étape.Elle assumera la lourde responsabilité d'avoir handicapé le processus révolutionnaire devant l'histoire.
Son objectif perçu par tous les observateurs  a été de gagner du temps afin de préserver ses intérêts et ceux des donneurs d'ordre.
Sur cette base, le Tunisie risque de se retrouver le jour des élections non pas avec une nouvelle souveraineté du peuple mais avec celle de la gangrène politicofinanciere contre révolutionnaire encore présente dans tous les rouages du système et qui avait mis le pays à genoux et qui risque de ne pas le relever. Le gouvernement actuel et les partis qui soutiennent cette mise en scène assumeront leur responsabilité en cas d'échec. Et dans ce cas d'école, les indicateurs ne sont pas au vert...
L’on s’interroge alors, à juste titre, sur la volonté réelle du gouvernement dont la démarche intellectuelle n'a pas saisie qu'en démocratie, « la Mercedes et la Brouette de légumes sont égaux en droits et en devoirs ».

La démocratie malmenée mais un peuple vigilant
Malgré ce déficit de valeurs relevé ça et là,  l’omniprésence de pratiques policières inacceptables condamnées encore tout récemment par des instances onusiennes, malgré la réalité de ces forces d’inertie des gouvernants qui inquiètent nos amis, voilà, malgré tout, un point positif, le peuple tunisien a su imposer courageusement une certaine liberté de contestation et d’alertes jetant les bases positives de l’apprentissage et de la formation démocratiques concentrant le débat contradictoire avec la dénonciation des dérives gouvernementales..
Des hommes et des femmes nouveaux apparaissent sur la scène politique, d’autres sont encore empêchés ou muselés, la sélection est en train de se faire au fur et à mesure mais elle n’est encore qu’à ses débuts et c’est souvent les mêmes têtes de l’élite Benaliste qui sont remis en selle par on ne sait quel saint esprit. 
Le gouvernement a souvent failli avec une justice peu efficace, qui tarde et des droits de l’homme encore bafoués.

Alors les tunisiennes et les tunisiens sont en droit de se poser des questions  :
- Comment peux t’on construire une démocratie transparente à la suite d’une transition opaque ?
- Comment peux t’on avoir de élections libres et démocratiques si toutes les conditions matérielles et humaines ne sont pas remplies ? même si, les bureaux de vote ne seraient plus dépendants d’un ministère de l’intérieur naturellement aux ordres non pas d’une gouvernance post révolutionnaire authentique mais de gouvernants apeurés eux même, en partie aux ordres d’officines occultes mafio-dépendantes ?.
- Comment peux t’on avoir des élections libres si les chances entre les différents challengers ne sont pas équitablement répartis et qu’un certain nombre d’entre eux,  nouveaux ( ils se reconnaîtront) sont favorisés et issus eux même de ces officines quasimafieuses alors que d’autres sont volontairement empêchés ou  retardés de visas. ?

Pour le  report de la date du 24 juillet 2011.
De ce fait, l’Appel républicain
- salue la création de l’Instance supérieure indépendante des élections en tant qu’organe de réflexion, de propositions, de coordination et de contrôle.
- partage le point de vue de Kamel Jendoubi, président de cette instance en ce qui concerne l’impératif de disposer de cette structure indépendante par rapport à l’administration publique sur les plans administratif, financier en particulier et accessoirement sur le plan technique ( tous les moyens techniques locaux pouvant être sollicités par l’instance dans un but d’efficacité et de rentabilité financière)
- appelle à  prendre toutes les mesures pour la consolidation de cette période transitoire incontournable et l’élimination de toutes formes d’opacité avant de passer aux urnes. Seule la transparence exigée ramènera la confiance et la croissance. Tout le reste suit..
- appelle à une réflexion supplémentaire quand à la recherche de stratégies possibles à l'exemple egyptien+++++ menant, en premier lieu,  à un référendum pour une nouvelle constitution et plus tard quand les conditions seront requises,  à des élections présidentielles et législatives au suffrage universel court- circuitant les complications techniques, humaines et de calendrier se rapportant à l’élection d’une assemblée  constituante chargée elle même de choisir au nom du peuple son prochain nouveau gouvernement et président transitoires. Contrairement aux apparences, ce temps de réflexion  pourrait être à l’origine d’un gain de temps, d’efficacité et de moyens. 
- soutient la proposition pragmatique de report de la date du 24 juillet 2011.
- dénonce l’individualisme et l’opportunisme de l’attitude négative d’Ennahdha et du PDP vis à vis de ce report, eux mêmes principaux bénéficiaires du soutien et de l’appui gouvernemental pour des raisons de calculs stratégiques occultes mais bien compris  de beaucoup de tunisiens et politologues.
- invite le CPR et son chef Moncef Marzouki dont nous connaissions la transparence à expliciter davantage leur position à ce sujet ou à la revoir. 

L’appel Républicain poursuivra sa vigilance et sa dénonciation de toute opacité gouvernementale ou de toutes formes de violations des principes démocratiques et de la souveraineté populaire d’où qu’elles viennent.
Les valeurs d’abord, le reste suit...

samedi 21 mai 2011

Barack Obama : les USA seront aux côtés des révoltes populaires arabes pour la dignité, la liberté et la démocratie contre la tyrannie et la corruption. Ils appuieront les transitions démocratiques réelles qui s’appuieront sur d’authentiques réformes politiques et économiques

L’Appel Républicain salue le discours historique de Barack Obama du 19 mai 2011 
En voici les principaux extraits :  
PARTIE 1. Publié par Rafaet Dali
Obama’s Mideast Speech, published: May 19, 2011
The State Department is a fitting venue to mark a new chapter in American diplomacy. For six months, we have witnessed an extraordinary change taking place in the Middle East and North Africa. Square by square, town by town, country by country, the people have risen up to demand their basic human rights. Two leaders have stepped aside. More may follow. And though these countries may be a great distance from our shores, we know that our own future is bound to this region by the forces of economics and security, by history and by faith.

That story of self-determination began six months ago in Tunisia. On December 17th, a young vendor named Mohammed Bouazizi was devastated when a police officer confiscated his cart. This was not unique. It's the same kind of humiliation that takes place every day in many parts of the world -– the relentless tyranny of governments that deny their citizens dignity. Only this time, something different happened. After local officials refused to hear his complaints, this young man, who had never been particularly active in politics, went to the headquarters of the provincial government, doused himself in fuel, and lit himself on fire.

There are times in the course of history when the actions of ordinary citizens spark movements for change because they speak to a longing for freedom that has been building up for years. .... So it was in Tunisia, as that vendor's act of desperation tapped into the frustration felt throughout the country. Hundreds of protesters took to the streets, then thousands. And in the face of batons and sometimes bullets, they refused to go home –- day after day, week after week -- until a dictator of more than two decades finally left power.

The story of this revolution, and the ones that followed, should not have come as a surprise. The nations of the Middle East and North Africa won their independence long ago, but in too many places their people did not. In too many countries, power has been concentrated in the hands of a few. In too many countries, a citizen like that young vendor had nowhere to turn -– no honest judiciary to hear his case; no independent media to give him voice; no credible political party to represent his views; no free and fair election where he could choose his leader.

And this lack of self-determination –- the chance to make your life what you will –- has applied to the region's economy as well. Yes, some nations are blessed with wealth in oil and gas, and that has led to pockets of prosperity. But in a global economy based on knowledge, based on innovation, no development strategy can be based solely upon what comes out of the ground. Nor can people reach their potential when you cannot start a business without paying a bribe.
In the face of these challenges, too many leaders in the region tried to direct their people's grievances elsewhere. The West was blamed as the source of all ills, a half-century after the end of colonialism. Antagonism toward Israel became the only acceptable outlet for political expression. Divisions of tribe, ethnicity and religious sect were manipulated as a means of holding on to power, or taking it away from somebody else.

But the events of the past six months show us that strategies of repression and strategies of diversion will not work anymore. Satellite television and the Internet provide a window into the wider world -– a world of astonishing progress in places like India and Indonesia and Brazil. Cell phones and social networks allow young people to connect and organize like never before. And so a new generation has emerged. And their voices tell us that change cannot be denied.
In Cairo, we heard the voice of the young mother who said, "It's like I can finally breathe fresh air for the first time."
In Sanaa, we heard the students who chanted, "The night must come to an end."
In Benghazi, we heard the engineer who said, "Our words are free now. It's a feeling you can't explain."
In Damascus, we heard the young man who said, "After the first yelling, the first shout, you feel dignity."

Those shouts of human dignity are being heard across the region. And through the moral force of nonviolence, the people of the region have achieved more change in six months than terrorists have accomplished in decades.

So we face a historic opportunity. We have the chance to show that America values the dignity of the street vendor in Tunisia more than the raw power of the dictator. There must be no doubt that the United States of America welcomes change that advances self-determination and opportunity. Yes, there will be perils that accompany this moment of promise. But after decades of accepting the world as it is in the region, we have a chance to pursue the world as it should be.

Of course, as we do, we must proceed with a sense of humility. It's not America that put people into the streets of Tunis or Cairo -– it was the people themselves who launched these movements, and it's the people themselves that must ultimately determine their outcome.

Not every country will follow our particular form of representative democracy, and there will be times when our short-term interests don't align perfectly with our long-term vision for the region. But we can, and we will, speak out for a set of core principles –- principles that have guided our response to the events over the past six months:
The United States opposes the use of violence and repression against the people of the region.
And we support political and economic reform in the Middle East and North Africa that can meet the legitimate aspirations of ordinary people throughout the region.

Our support for these principles is not a secondary interest. Today I want to make it clear that it is a top priority that must be translated into concrete actions, and supported by all of the diplomatic, economic and strategic tools at our disposal.

Let me be specific. First, it will be the policy of the United States to promote reform across the region, and to support transitions to democracy. That effort begins in Egypt and Tunisia, where the stakes are high -– as Tunisia was at the vanguard of this democratic wave, and Egypt is both a longstanding partner and the Arab world's largest nation. Both nations can set a strong example through free and fair elections, a vibrant civil society, accountable and effective democratic institutions, and responsible regional leadership. But our support must also extend to nations where transitions have yet to take place.
Nevertheless, we have insisted both publicly and privately that mass arrests and brute force are at odds with the universal rights of Bahrain's citizens, and we will -- and such steps will not make legitimate calls for reform go away. The only way forward is for the government and opposition to engage in a dialogue, and you can't have a real dialogue when parts of the peaceful opposition are in jail. The government must create the conditions for dialogue, and the opposition must participate to forge a just future for all Bahrainis.

We must also build on our efforts to broaden our engagement beyond elites, so that we reach the people who will shape the future -– particularly young people. We will continue to make good on the commitments that I made in Cairo -– to build networks of entrepreneurs and expand exchanges in education, to foster cooperation in science and technology, and combat disease. Across the region, we intend to provide assistance to civil society, including those that may not be officially sanctioned, and who speak uncomfortable truths. And we will use the technology to connect with -– and listen to –- the voices of the people.
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For the fact is, real reform does not come at the ballot box alone. Through our efforts we must support those basic rights to speak your mind and access information. We will support open access to the Internet, and the right of journalists to be heard -– whether it's a big news organization or a lone blogger. In the 21st century, information is power, the truth cannot be hidden, and the legitimacy of governments will ultimately depend on active and informed citizens.

Such open discourse is important even if what is said does not square with our worldview. Let me be clear, America respects the right of all peaceful and law-abiding voices to be heard, even if we disagree with them. And sometimes we profoundly disagree with them.

We look forward to working with all who embrace genuine and inclusive democracy. What we will oppose is an attempt by any group to restrict the rights of others, and to hold power through coercion and not consent. Because democracy depends not only on elections, but also strong and accountable institutions, and the respect for the rights of minorities.

What is true for religious minorities is also true when it comes to the rights of women. History shows that countries are more prosperous and more peaceful when women are empowered. And that's why we will continue to insist that universal rights apply to women as well as men -– by focusing assistance on child and maternal health; by helping women to teach, or start a business; by standing up for the right of women to have their voices heard, and to run for office. The region will never reach its full potential when more than half of its population is prevented from achieving their full potential.

Now, even as we promote political reform, even as we promote human rights in the region, our efforts can't stop there. So the second way that we must support positive change in the region is through our efforts to advance economic development for nations that are transitioning to democracy.

mercredi 18 mai 2011

Ce soir, Barack Obama va défendre sa vision des révoltes arabes en Afrique du Nord et au Proche-Orient ainsi que leurs conséquences et ce dans un discours à Washington.

Dans notre précédent post du lundi dernier 16 mai 2011, intitulé « l’incroyable imposture du réseau Voltaire, devenu chef de file des « réseaux contre-révolutionnaires arabes », nous avions souligné le rôle historique joué par les USA d’Obama en faveur de ces soulèvements pour la dignité et la liberté après tant d’années de dictatures politicoMafioFinancières inondant tout le pourtour de la méditerranée et dont les tenants et aboutissants  ne sont pas encore  totalement éclaircis. L’avenir dévoilera des faits insoupçonnés.
Ce combat a été celui de l’humain contre l’inhumain. Il sera mené jusqu’au bout car le monde est devenu un village et toute gestion ou gouvernance opaques chez l’un ne peut que se répercuter négativement sur les autres. 
Le Président des Etat-Unis, a réussi l’exploit de modifier substantiellement et positivement le regard des opinions arabes sur les USA et nul doute que les relations entre le monde musulman et l’Amérique se renforceront exponentiellement autour de nouvelles valeurs communes basées non seulement  sur les intérêts et le respect mutuels mais aussi autour de la démocratie, de la liberté d’expression  et des droits de l’homme..C’est ce qu’ont  demandé les peuples et la rue arabes. Washington et L’Union Européenne, y ont répondu favorablement. 
Les valeurs d’abord, le reste suit....

lundi 16 mai 2011

Débat : Gouvernement de Béji Caid Essebssi : opacité et/ou transparence

Débat avec Rafaet Dali. Paru dans le journal l’Audace N°6  du 12 au 26 mai 2011

Quand il s’agit de l’opacité dans la gouvernance
Quand il s’agit de l’opacité dans la gouvernance qui semble être à l’origine des soubresauts dans une transition démocratique post révolutionnaire, cela devient inquiétant  et les révolutions n’aiment pas l’opacité. Qu’on se le dise..
Le traitement des faits divers et violences que l’on doit distinguer des manifestations pacifiques légitimes et  auxquels on assiste presque quotidiennement dans le pays, touchant de multiples  secteurs, interpellent le plus novice des novices en politique. . .
Après un préjugé favorable accordé à l’expérience réelle et l’ancienneté de notre premier ministre Beji Caïd Essebssi, voila que s’installe progressivement le malheureux désenchantement.
L’homme de la rue vous dit que les anciennes manœuvres douteuses sont toujours présentes, l’état d’esprit qui oriente et guide les décisions si délicates soient t’elles  de cette transition est calqué sur celui de l’ex régime politico mafieux.
Conséquence logique, ça grince.
Qui a intérêt à jouer ce jeu, à gagner du temps, à jouer au quotidien avec les manœuvres de diversion télécommandées qui consistent à monter les tunisiens contre les autres, à placer au vu de tous, leurs amis et les amis des amis de la mafia politicofinancière encore omniprésente?. Les initiatives fortes nécessaires à toute transition post révolutionnaires sont rares et peu suivies d'effets réels. La rue observe, analyse, comprend ce jeu malsain d’« affaiblir la révolution et récupérer le pouvoir » et commence à s’impatienter sérieusement..

Poser les questions simples et d’actualité à ce gouvernement provisoire.
L’appel Républicain, parti crée dans la suite du Front Tunisien de Salut National (FTSN), opposant historique à l’ex régime et dont le visa, par le saint esprit de la politique politicienne tunisienne n’est toujours pas accordé !!!!!!  a décidé à travers les colonnes  du journal « l’Audace » de poser les questions simples et d’actualité à ce gouvernement provisoire.
Celles, dans l’actualité pressante, qui  se posent actuellement suite à cette vidéo de Farhat Rajhi méritent des éclaircissements :
- qui est derrière cette intervention au cours de laquelle les questions posées n'étaient pas innocentes?
- qui a intérêt à la diffuser en ce moment?
- qui a intérêt à pointer du doigt une région par rapport aux autres et cacher ainsi d'autres dysfonctionnements régionalistes ?
- qui veut écarter l'armée ou l'affaiblir en ces moments délicats de la transition ou de la poussée de fièvre à nos frontières libyennes?
A propos de la sécurité, base de toute confiance
la démocratie et les démocrates savent distinguer les manifestations de contestation respectant l’ordre public de celles avec violences sans raisons, paralysant le fonctionnement des établissements publics ou privés. Les premières sont légitimes et positives, les secondes sont inacceptables .
Question : Alors comment expliquer par quel miracle les premières sont rapidement et fermement dispersées alors que les secondes (telles que les fuites de prisons ou celles des stades) se voient assistées passivement par des forces de l’ordre semblant être missionnés en tant qu’observateur plutôt que de gendarmes ?
Question : Comment analyser l’absence d’informations quant aux résultats  des enquêtes supposées être diligentées, leur origine, leurs décideurs, leur objectif etc ?
La violence, ici et là, est citée ( fuites simultanées et organisées de prisons, mises à sacs, violences dans les stades etc..) mais pas d’enquête rapportée, aucun résultat n’est publié mais la rumeur bien manipulée dresse rapidement des pseudo coupables visés par la désinformation mais les vrais coupables, ils sont au poste de commandement. Sont t’ils toujours de connivence les « maîtres chanteurs », « les chantés » et l'argent roi des mafieux.
Est-ce la Tunisie des dossiers de la police politique et des services spéciaux de Ben Ali (Ganzoui, Sériati et compagnie) qui planent toujours sur la tête de ces décideurs qui, aux ordres par peur, distribuent les cartes et le jeu au cas par cas ?

Depuis on est en droit de se méfier de tout y compris du scénario etabli pour cette transition
Question : Pourquoi ne pas imaginer que le scénario de la haute assemblée constituante après le 24 juillet, oui on dit bien après le 24 juillet, celui qui va donner naissance à la nouvelle constitution et au second prochain gouvernement transitoire, n’aura été qu’une grande farce pour gagner du temps, beaucoup de temps et laisser les palabres pointilleuses sur tel ou tel article juridique,  occuper la haute assemblée, la rue et l’opinion publique ?.
Pendant ce temps, la mafia se réorganise et elle croit laisser s'installer progressivement la fatigue et la lassitude..
Ainsi les dossiers de justice et la transition démocratique prendront, selon leur volonté, le temps qui faudra.. ??
Oui, maintenant ils semblent être prêts pour la date du 24 juillet, leur système étant confortablement mis en place pour que la prochaine assemblée constituante, qui décidera au nom du peuple, soit majoritairement de leur couleur..

Quelle justice nous voulons ?
Ce n’est un secret pour personne, la justice post révolutionnaire est la première institution à renforcer et mettre en place. Elle doit rendre rapidement justice aux milliers de victimes de l’appareil tortionnaire politicomafiofinancier de l’ex président déchu.
Question : comment expliquer ces parodies de procès déjà édifiés contre des gardes rapprochés de l’ex système et qui constituent une insulte a l’intelligence des tunisiens ? ces hommes de main, inutile de les citer maintenant, les tunisiens avertis les connaissent par cœur et attendent la suite et du concret..

Refus de visa pour l’Appel Républicain et d’autres partis : un acte politique malsain et peu éthique
En transition démocratique, l’on retrouve en première ligne les anciens partis ceux vitrines d’appui et ceux d’opposition gérés anciennement par les ex locataires du palais ( ce n'est plus un secret de polichinelle)  puis les nouveaux arrivants qui se présentent au fur et à mesure. Les uns sont  authentiques, d’autres recrutés par les cabinets ministériels spécialisés toujours en partie aux ordre des tireurs de ficelles de l’ancienne mafiapoliticofinancière.
En démocratie donc, on ne limite jamais les autorisations de visas sauf risque pour la sécurité ou l’ordre public.
Alors Pourquoi le gouvernement provisoire lui même n’ayant pas de légitimité démocratique  refuse d’accorder de façon égale les visas de constitution à toutes les demandes de partis?
Selon quelle logique éthique, peut il retirer le droit de s’exprimer pour un parti et permettre aux autres amis de s'exprimer? d’autant plus qu’il semblerait que le motif de refus visé par l'administration (..vous ne répondez pas à l’article 6 et 11 ???) est un copié-collé pour être attribué de la même façon aux malheureux destinataires du refus..
Mais c’est quoi exactement les articles 6 et 11, aucune explication ou point précis n'est formulé ???
Sur quelle base transparente les visas aux partis sont accordés ?
En poussant plus loin la logique, selon quelle légitimité, monsieur Béji Caïd Essebssi, ses hommes et les cabinets occultes peuvent t' ils interdire de nouveaux partis?
Nous nous interdisons de pousser plus loin l’analyse et nous laissons à d'autres le soin de dévoiler d’autres procédures douteuses dans ce premier temps et ce afin de respecter la cohésion nationale. 

Plus jamais les anciennes méthodes et stratégies. Oui au pragmatisme transparent non aux manœuvres opaques.
Il n’y a pas une famille tunisienne qui n’ai pas un fils, un parent, un voisin qui n’a pas subi l’injustice, l’humiliation ou des traitements dégradants ordonnés par la machine infernale Ben Aliste.
Nous aussi, partisans, membres et amis de l’Appel Républicain ex Front Tunisien de Salut National (FTSN) avons, pour certains d’entre nous, partagé cette souffrance, connu les caves du ministère de l’intérieur, côtoyé des Ganzoui, des Hammi, des Sériati, et la liste est longue ( ils sont tous fichés tous à Interpol avec d'autres et le journal « L’audace » a le grand mérite de les avoir repris depuis longtemps) de la direction de la sûreté d‘état, les chaises des renseignements généraux, les coups des tortionnaires et les humiliations des inhumains, les insultes des déséquilibrés aux services des tyrans, les exactions et injustices faites à nos familles, à nos proches et aux centaines de nos amis. Nous avons connu l’exil et l’opposition pour alerter l’opinion internationale, avec d’autres mouvements, et faire savoir que le peuple tunisien est en cage, qu’il est exploité,  opprimé, réprimé, violenté et que les amis de Ben Ali ( ils se reconnaîtront ) vous mentent en vous disant que c’est une "dictature minime" qui tient en respect un peuple potentiellement dangereux, encore immature pour une démocratie et qui peut à tout moment se transformer en islamiste terroriste du fait de leur religion.."Nous sommes les remparts de l'occident contre les extrémismes de nos peuples" se réclament les tyrans, slogans relayés par leurs sbires de la sphère politique et d'une partie de la société civile de l'époque.   
Alors messieurs et mesdames de la gouvernance, ne volez pas cette révolution si vous avez un brin de conscience.
Plus jamais les anciennes méthodes et stratégies.
Oui au pragmatisme transparent non aux manœuvres opaques.

Les valeurs d’abord, le reste suit
 les valeurs doivent guider en premier toutes nos réflexions, actions et stratégies ; les valeurs qui rassemblent la majorité des tunisiens et non celles d’une catégorie privilégiée.
Ces valeurs spécifiquement tunisiennes savamment associées à celles universelles donneront l’essence de la démocratie à la tunisienne.
Il ne s’agit pas de singer bêtement les points faibles, ceux qui risquent de nous mener à l’individualisme, la solitude, le matérialisme débordant, l’éclatement de la famille, le déficit de valeurs et mais de ne  retenir que celles qui tirent « l’homme » et l’humanité vers le haut.
Le mental des "dirigeants sous contrôle" ne doit plus fonctionner selon le modèle Ben Aliste pré-révolutionnaire et il doit évoluer vers celui qui manage une authentique démocratie. A défaut nous revoilà parti pour une démarche intellectuelle déficiente associée à  un sacré déficit de valeurs...

Quelle légitimité nous voulons ?
N’oublions jamais que la seule légitimité est celle du peuple, ce peuple qui s’est soulevé comme un seul homme dans toutes ses composantes et que ce ne sont pas les plus nantis qui ont été les premiers au front.
La légitimité démocratique ne peut être que celles du référendum  et des urnes. Nous y parviendrons après cette transition démocratique, cela prendra un peu de temps mais commençons d’ores et déjà à exercer pleinement la transparence réelle en travaillant l’intérêt général loin de tout clanisme ou régionalisme. La vison donnée de certains privilèges que nous éviterons de citer,  sont contraires à  cette démarche qui doit être une règle fondamentale en démocratie, qu’on se le dise aussi et le plus souvent possible.

Révolution, démocratie, quel avenir ?
Monsieur Béji Caid Essebssi a le choix maintenant entre la transparence, le courage et l’indépendance totale à l’égard de ces forces quasi mafieuses d’une part ou bien l’échec assuré.
 Il est grand temps de réfléchir à l'hypothèse de faire rapidement le ménage que ce soit avec ce gouvernement s'il en a le courage réel  ou avec un autre authentiquement carapacé pour démanteler la branche politicoMafioFinancière du Ben Alisme, quitte à repartir à zéro, avant que cela ne s’enlise de nouveau..
Nul doute qu’au final, la Tunisie aura sa démocratie. Mais elle a entre-temps été dupée et un temps précieux  (gagné par la mafia) a été perdu pour la révolution. 
Ce gouvernement transitoire, s’il n’est pas en mesure de rectifier le tir (et tous les signaux, hélas, ne sont pas au vert) doit-il laisser la place à un gouvernement révolutionnaire provisoire "sans peur ni reproche" n’ayant eu aucune accointance ni de près ni de loin  avec le passé de Ben Ali et son appareil politico-mafieux ??
Les tunisiens dans leur immense majorité privilégient le sens de la mesure et le font prévaloir sur les passions.  La révolution tunisienne a su éviter le chaos et la guerre civile. Ce n’est pas un hasard.
Il est toujours temps de corriger le tir. A défaut, le champs est libre pour la fuite en avant.
C’est déjà pour nous tous un grand bonheur d’avoir vécu cette révolution et de pouvoir assister encore à ces révoltes pour la dignité et la liberté autour de nous. Après les perturbations d’usage post-révolutionnaires que les tunisiens sont à même de corriger, les jeunes pourront espérer vivre  dans un monde meilleur.
Le tunisien a toujours su marier intelligemment ses propres valeurs et sa culture avec la modernité et les principes  universelles..
Faisons tous ensemble pour que ce soit ainsi avec la dignité et la liberté en plus.
 « La révolution tunisienne est un modèle pour toute la région, qui ne doit pas échouer ».
La révolution vaincra et la démocratie réelle s'installera quel qu'en soit le prix.


L'Appel Républicain : L’article « La Contre-révolution au Proche-Orient » de Thierry Meyssan ou l’incroyable imposture du réseau Voltaire, devenu chef de file des « réseaux contre-révolutionnaires arabes ».

Par Rafaet Dali
Une énorme machine à désinformation contre les mouvements arabes de révolte
Sous le titre « La contre-révolution au proche orient », voilà Thierry Meyssan  nous cuisinant un savant mélange de faits d’actualité  auxquels s’ajoutent quelques ingrédients pour concocter une énorme machine à désinformation contre les mouvements arabes de révolte pour la dignité et la liberté et les USA, leur principal allié avec la France. Il mélange tout en utilisant une technique diabolique : mettre dans un  même sac contre révolutionnaire, les réels appuis révolutionnaires occidentaux que sont les USA d’Obama, avec un imaginaire  clan saoudien « des Sudairi » et, bien sûr, Israël qui n’a jamais caché sa réserve et son hostilité quand à ce vent de démocratie et de liberté qui balaie le monde arabe. Manière d’attaquer directement la politique US et sous entendre que les USA, sont farouchement opposés aux nouvelles exigences populaires arabes ce qui est bien sûr complètement faux sous l’ère Obama..

La stratégie de « l’imposture et de la confusion »
Quand on connaît les prises de position courageuses des USA et des allies Européens dont la France pour soutenir actuellement les révolutions de « la dignité et de la liberté »  dans le monde arabe et ce à contre courant de la volonté d’Israël, on voit bien se dessiner la stratégie de « l’imposture et de la confusion » de l’auteur à l’encontre des révolutionnaires qui ne sont pas dupes de son « jeu de dupes ».
Alors, tout y passe. Des multiples manifestations imaginaires anti USA de la part des rebellions, des hypothétiques manifestations contre une quelconque domination étatsunisienne.
Monsieur Meyssan oublie, sans doute, que les révolutionnaires distinguent sans difficultés les USA Obama qui ont été des fidèles et inconditionnels alliés des révolutions,  de celle de Bush ou de la politique à contre sens et improductive d’Israël.
Contrairement à ses allégations, même l’axe de la résistance du peuple syrien, et même du hezbollah et du hamas, cités par l’auteur,  soutiennent globalement la volonté d’appui  démocratique des USA.
Cet étrange personnage fait mine de ne pas savoir que Washington ne suit plus la ligne politique « bornée et dépassée » des gouvernants de Tel Aviv.

 A propos du « prince saoudien Bandar »

Nous voilà plongé ensuite dans une sacrée tartine sur le « prince saoudien Bandar » devenu la pièce maîtresse d’un « clan sectaire mondialiste » des saoudiens  « Sudairi » né de l’imaginaire de Thierry Meyssan lesquels, secret de polichinelle,  ont bien sûr des relations proches avec l’ex président Georges Bush. (vente d’armes, stratégies communes pour le proche orient ou le monde arabe). Beaucoup de monde était copain avec le perfide Bush et pas seulement Bandar qui d’après les comptes- rendus colorés de Meyssan aurait fait et défait le monde dans les salons privés de son ami Georges. Question : Alors pourquoi insister particulièrement sur Bandar ? Parce qu’il est arabe ? Peut être que Monsieur Meyssan considèrent que les arabes n’ont pas le droit de traiter d’égal avec les puissants ni d’avoir des relations amicales avec les grands dirigeants de ce monde ou peut être que toute négociation ou relation entre les arabes et les puissants de ce monde ne doivent se faire que par des intermédiaires, seuls interfaces pour tenir par la barbichette l’orient et l’occident. On voit où veut en venir notre fameux « Thierry  la confusion » ? La question que se pose des politologues de tous bords est :  pour qui roule,  ce monsieur ?

Le Liban, Saïd Hariri  et la révolution égyptienne
La suite donc, elle passe par  le Liban et Saïd Hariri ex premier ministre libanais, lui même « fiché » pseudo membre des « Sudairi » puis excommunié par le roi Abdallah soudain réveillé de sa longue maladie, bref une histoire à dormir debout..
Ensuite, nous voila allégrement transporté vers de nouvelles élucubrations telles que la confrérie des Sudairi et ses supposés « alliés US » qui règneraient, semble t’il, actuellement sur l’Egypte révolutionnaire pour appuyer à coup sûr les « diaboliques musulmans », pardon, les  islamistes qui veulent « instaurer non seulement la Charia mais refuser aussi  une certaine assemblée constituante ». Du n’importe quoi ..pour monter les chrétiens contre les musulmans et les égyptiens les uns contre les autres, bref un Meyssan ou un réseau Voltaire porteur du profil type de ce que les révolutionnaires arabes appellent aujourd’hui une composante des « forces occultes » de la discorde et de la division pratiquant la même  technique classique de désinformation qui ne peut être vouée, bien sûr, qu’à l’échec.
Sachant qu’aucun pays musulman dans cette planète n’applique intégralement ou globalement la charia, véritable spectre utilisé par certaines âmes peu amen comme outil de dénigrement de l’Islam, Monsieur Meyssan,  toujours en Egypte, prend la défense du gentil jeune Waêl Ghoneim contre le qualifié  « méchant et défenseur de la charia » un certain Youssef al-Qardawi.
  
Le prisme libyen de Meyssian
 Enfin, voilà notre stratège reparti pour la Libye pour encore semer la confusion dans les esprits.
Bien sûr, l’intervention des armées occidentales pour stopper le massacre des civils par le tyran dictateur doit passer à la moulinette noircissante. Comment ? Les drapeaux rouge-noir-vert à l’étoile et au croissant des combattants de la liberté seraient ainsi, selon ses élucubrations,  ceux imposés par les Sudairi !!! la rébellion libyenne serait parti pour restaurer non pas la démocratie mais le prince Mohamed sur le trône???
Pour donner plus de crédibilité à une fausse analyse, on y laisse poindre quelques vérités de l’actualité. La description du contexte Bahreinite est effectivement proche du vrai mais le tout est monté avec un seul objectif « le confusionnel ».

La défense de la police syrienne
Le survol de la Syrie est ainsi une grande rigolade. Objectif ciblé de Meyssan « défendre le régime oppresseur syrien et banaliser la révolte populaire. Je vous laisse le soin d’en lire le compte-rendu naïf mais bourré de détails épicés prenant la défense de la police syrienne. Et c’est peut être un des grands points faibles de l’article bien structuré de Meyssan qui dévoile ses véritables arrières pensées. objectif :  encore la confusion dans l’esprit  des intellectuels révolutionnaires arabes dont Meyssan insulte l’intelligence.

La chaîne satellitaire « El Jazira
Enfin pour finir, ne devait il pas salir la chaîne satellitaire « El Jazira » qui a été un élément moteur dans la circulation de l’information des révolutions arabes. Monsieur Meyssan lui colle l’image de son soi disant lien avec le sionisme et Israël. Il le fait en faisant prévaloir que cette station a été créée par la volonté des frères David et Jean Frydman, des milliardaires français qui furent conseillers d’Ytzakh Rabin et d’Ehud Barak. Le ridicule du travestissement quant on voit comment la chaîne s’est imposée dans le monde de la communication satellitaire pour la qualité et l’innovation de ses programmes en particulier l’information pro-révolutionnaire. Mr Meyssan regrette sans doute l’époque où seuls quelques canaux diffusaient l’information pour nous mener tous en véritables « moutons de Panurge ».. C’était un autre monde et celui-ci a bien changé....

Voir article de Meyssan (réseau voltaire)  : http://www.voltairenet.org/article168903.html

mercredi 11 mai 2011

Tunisie : Chanson de l'Autre Exil : Le repos du guerrier exilé 20 ans par Ben Ali

Le repos du guerrier
De guerre lasse,
le guerrier a mis bas ses armes.
Son armée s'en est allée désarmer
celle qui longtemps peupla ses rêves
et n'a trouvé que l'armée de l'ombre
qui,  plus longtemps encore,  peupla ses cauchemars.
Comprenne qui pourra !
D'esprit hagard et d'espoir volant
ne lui restaient que les fleurs d'un jardin à nul autre pareil.
Roses sans épines montées sur tiges noircies,
parfums évaporés et terres arides,
telles du papier, couleurs passées
les feuilles du printemps sont jaunes cette année .
Douleurs devant, douleurs derrière,
où qu'il regarde, nuages fuyants,
béance de l'âme et ailes battantes
d'oiseaux migrant vers l'île inconnue.
Sommeil troublé et rêves déchirés,
la multitude a crié et le silence s'est fait.
Dos courbé par l'espérance passée
le guerrier a mis bas ses armes
et, de guerre lasse, ailleurs s'en est allé.


Batailles perdues, batailles gagnées,
le guerrier au crépuscule s'est allongé.
Son épée a côte de lui, naguère  redoutée,
d'encre a séché.
Il crie aux loups qui approchent de s'en aller .
Mais, flairant le sang dont le pré est imbibé,
les  crocs blancs avancent au lieu de reculer.
La meute s'est formée et le danger s'est précisé .
Il ferme les yeux pour l'oublier,
mais l'herbe moite au cou le fit se redresser.
Dans un grand effort, poussant sur ses mains ,
à genoux il se met
et, à  gorge déployée il crie,
O  peuple tu es en danger !
Tant de paradis que pour toi j’ai rêvés
sont menacés avant même que d’être  piétinés.
Souviens-toi, vingt ans  sacrifiés
et tous les combats livrés
pour que tes roses demeurent les plus parfumées.
Méfie- toi des nouveaux nés qui  viennent juste de crier
Et des vieillards qui ont déjà tout oublié.
Ni les uns, ni les autres  ne sauront comme moi,
tes jardins faire fleurir et aimer.
Le peuple pressé,
à sa vindicte du tyran  tout occupé,
et aux trésors qu’il a laissés tout affairé,
vers lui ne s’est  pas retourné.
Les chiens un moment intimidés,
ont recommencé a aboyer.
Ne les entendant plus, triste et fatigué,
le guerrier a nouveau s’est écroulé,
serrant  sur son cœur la dernière rose tombée

H.C

Tunisie : le manifeste des 200 pour soutenir l'économie avant le sommet du G8. Une initiative à encourager..

Sous le slogan "Invest in democracy",  un groupe d'économistes tunisiens a lancé un manifeste appelant à  investir dans la nouvelle démocratie pour soutenir la Tunisie avant sa participation au sommet du G8 le 26 et 27 mai dans la station balnéaire de Deauville en France.
Le "manifeste a été signé par des personnalités de plusieurs pays, dont des universitaires de Harvard et de la Sorbonne, des banquiers de la Banque Mondiale, First Gulf Bank, Abu Dhabi, des économistes, des industriels, des hommes d'affaires et des responsables politiques.
"Investir dans la démocratie" paraîtra cette semaine dans plusieurs médias internationaux, tels que le New York Times américain ou bien Le Monde français sous forme d'encart publicitaire.
Les auteurs du manifeste écrivent notamment que "le peuple tunisien a su, de manière remarquable, exiger et obtenir la fin d'un régime autocratique".
"Les femmes et hommes politiques, économistes, industriels, banquiers (...) que nous sommes, sont certains que l'instauration d'institutions démocratiques sera le meilleur rempart contre les risques de moyen et long termes", selon le document.
"C'est pourquoi nous sommes plus que jamais confiants dans les perspectives de développement économique de la Tunisie. Les opportunités d'investissement, les restructurations, le niveau de qualification de la main d'oeuvre, la maîtrise des nouvelles technologies et la proximité géographique avec l'Europe, font ainsi de la Tunisie un partenaire économique qui partagera désormais, de plus, avec l'Europe, les mêmes valeurs démocratiques et de transparence", ajoute le texte.
"Invitée aujourd'hui au G8, la Tunisie sera, dans les années à venir, l'un des centres économiques les plus attractifs de la Méditerranée. C'est le meilleur moment pour s'y positionner et pour participer activement à la construction de ce futur", concluent les auteurs du manifeste.
Sources : agence TAP et les Echos

vendredi 6 mai 2011

Tunisie : L’appel républicain condamne fermement le retour du bâton contre des manifestations pacifiques. 1 mort et plusieurs blessés. (Communiqué N° 7)


Vendredi 6 mai sera une journée noire dans l’histoire de la Tunisie révolutionnaire. Toute la panoplie antiterroriste a été utilisée contre des citoyens et journalistes pacifiques.
Cagoules, blindé léger, chiens, motos, barres de fer, gazs lacrymogènes, matraques, bâtons, coups de poing, coups de pieds, journalistes poursuivis jusque devant le siège de leur agence, appareils et ordinateurs confisqués.
Une manifestation pacifique de contestation contre l’opacité gouvernementale sauvagement réprimée par les forces de l’ordre.
Chassez le naturel, il revient au galop. Les anciens réflexes sont de retour.
Les analystes politiques qui avaient remarqué  la passivité policière édifiante lors des fuites organisées dans plusieurs prisons du pays ces tous derniers jours ou lors des violences dans les stades et certains établissements privés de fonctionnement normal en sont pour leur frais. Le zèle de la police, c’est pour le petit peuple qui manifeste pacifiquement, pas pour les malfrats, les miliciens du désordre et les criminels qui courent toujours.
Loin de faire porter le chapeau à la police qui fonctionne sous ordres, l’Appel Républicain appelle le gouvernement de Béji Caïd Essebssi à la clarification et à diligenter deux enquêtes, l’une gouvernementale, l’autre indépendante coordonnée par une commission de juges pour connaître les motivations des donneurs d’ordre et les raisons de la violence de cette répression policière aveugle à l'égard d'une manifestation pacifique.
Le chemin de la réhabilitation de notre police si nécessaire et souhaité en cette transition passe par là.
L’Appel Républicain s’étonne par ailleurs du silence inquiétant de certains partis face à cette grave dérive antidémocratique du 6 mai 2011.
Les extrêmes appellent les extrêmes. Ce genre de réaction disproportionnée et du deux poids deux mesures ne peut qu’amplifier le sentiment d’opacité exprimé par l’opinion et les manifestants de vendredi.
Le chemin de la confiance ne peut être que dans la transparence.

jeudi 5 mai 2011

Communiqué N°6 de l’Appel Républicain : A propos de la déclaration vidéo de l’ex ministre de l’intérieur Farhat Rajhi...

Suite à la dernière déclaration de l’ex ministre de l’intérieur monsieur Farhat Rajhi, l’Appel Républicain exprime sa profonde inquiétude sur 2 points : 
1/  la légèreté avec laquelle monsieur Farhat Rajhi exprime des accusations aussi graves à l’encontre de l’armée nationale qui, à maintes reprises, a démontré par les faits qu’elle a été et qu'elle est toujours le protecteur de cette révolution et du peuple qui lui doivent beaucoup et en particulier à son chef d’état major le Général Rachid Ammar, héros de cette révolution.
Mr Rajhi a fait preuve de manque de discernement en imaginant un instant que l’armée préparerait un coup d’état militaire en cas de victoire des partis religieux sachant lui même que c'est une accusation totalement injustifiée et qu’aucune instance internationale ne reconnaîtrait un impensable  gouvernement militaire post révolutionnaire...
2/ Quand aux commentaires régionalistes de monsieur Rajhi, ils sont tout simplement faux compte tenu du contexte historique tunisien, faux ( le gouvernement actuel n'est pas coloré sahélien) et irresponsables en cette période transitoire actuelle où les tunisiens doivent condamner toute forme de régionalisme ou même incitation au régionalisme et être plus que jamais unis autour de valeurs positives défendant et renforçant leur révolution.
On pouvait se passer de la réaction de colère justifiée de telle région sur le net qui pointe du doigt ceux qui les pointent du doigt et ainsi de suite.
Ceci dit, la déclaration de monsieur Rajhi intervient malgré tout dans un contexte où la population n’est pas du tout rassurée sur les réelles intentions de la politique actuelle du gouvernement de Béji Caid Essebssi ni par la qualité de la transition démocratique qui donnent l’impression d’une récupération de la révolution populaire par les forces politico-mafio-financière encore présentes (qu’il ne faut pas confondre avec l'ensemble du RCD comme cela a été évoqué de façon légère et non sans innocence par certains, RCD qui a été un paravent et outil politique au service de cette mafia au même titre d’ailleurs que certains partis d’opposition), des hommes et femmes de main et ex alliés de Ben Ali et ce ne sont pas ces éléments qui pérenniseraient l’ordre public. Il est donc non éthique de vouloir en faire porter le chapeau à monsieur Farhat Rajhi car la marmite chauffait déjà et risquait d'être portée à ébullition.
Les questions qui se posent actuellement suite à cette vidéo de Farhat Rajhi méritent des éclaircissements:
- qui est derrière cette intervention au cours de laquelle les questions posées n'étaient pas innocentes?
- qui a intérêt à la diffuser en ce moment?
- qui a intérêt à pointer du doigt une région par rapport aux autres et cacher ainsi d'autres éventuels  dysfonctionnements régionalistes ?
- qui veut écarter l'armée ou l'affaiblir en ces moments délicats de la transition ou de la poussée de fièvre à nos frontières libyennes?
Inquiétant tout cela mais, malgré ces soubresauts, la révolution vaincra et la démocratie réelle s'installera quel qu'en soit le prix.
Monsieur Béji Caid Essebssi a le choix maintenant entre la transparence, le courage et l’indépendance totale à l’égard de ces forces quasi mafieuses d’une part ou bien l’échec assuré.

mercredi 4 mai 2011

Tunisie : quelle menace politicoMafioFinancière ?

Ils sont encore là.Voilà l’amer constat de monsieur tout le monde, 4 mois après la révolution dite de Jasmin. Voir également l’article paru dans l'édition du journal « Le Monde » du 05.05.11

Oui, la Tunisie vit clairement sous la menace des politicoMafieux de l'ancien régime.
Leurs antennes sont partout, dans le gouvernement et ses cabinets, dans la haute assemblée, dans les partis politiques d’opposition et syndicats certains connus pour être à la solde de Ben Ali, (vitrine démocratique pour l’occident lui ayant permis de résister 23 ans). Ils sont également dans un certain nombre de nouveaux partis dont les visas ont été rapidement octroyés au détriment d’autres authentiquement "non infectés", dans les structures de commandement,  les ambassades..et même pour manipuler politiquement des voyages massifs volontairement encouragés de jeunes immigrés vers Lampedusa et l'Europe, histoire de taquiner l'Europe prorévolutionnaire.
Elle est partout, la mafia politico financière. Les hommes de main, costumes et verbes nouveaux de circonstance révolutionnaire, reprennent les postes clés de l’autorité et des finances, ils figurent pour certains à la une des journaux et des médias, dans les interviews... Après avoir accordé un préjugé favorable au gouvernement de Béji Caïd Essebssi, une seul mot revient aujourd’hui sur toutes les lèvres. Les autorités ont PEUR. Les instances dirigeantes ont peur et ils sont tous là les hommes de main parmi eux avec leur dossiers encombrants "épées de Damoclés". Voilà la triste désillusion. Le président de la république Foued Mbazza, le premier ministre Béji Caïd Essebssi, le gouvernement sont t'ils terrorisés à ce point et font-ils le minimum garanti pour jouer le jeu, gagner du temps, jouer au quotidien avec les manœuvres de diversion télécommandées qui consistent à monter les tunisiens contre les autres,  placer leurs amis et les amis des amis de la mafia politicofinanciere ?. Les initiatives fortes et nécessaires à toute transition post révolutionnaires sont rares et peu suivies d'effets réels. La rue observe, analyse, comprend ce jeu malsain de « tuer la révolution et chaparder le pouvoir » et commence à s’impatienter.
La violence, ici et là, est citée ( fuite simultanées et organisées de prisons, mises à sacs, violences dans les stades etc..) mais pas d’enquête rapportée, aucun résultat n’est publié mais la rumeur bien manipulée dresse rapidement des pseudo coupables visés par la désinformation mais les vrais coupables, ils sont au poste de commandement. Ils sont toujours de connivence les « maîtres chanteurs », « les chantés » et l'argent roi des mafieux. C’est la Tunisie des dossiers de la police politique et des services spéciaux de Ben Ali (Ganzoui, Sériati et compagnie) qui planent sur la tête de ces décideurs qui, aux ordres par peur, distribuent les cartes et le jeu au cas par cas.
Le scénario de la haute assemblée constituante pour le 24 juillet, celui qui va donner naissance à la nouvelle constitution et au prochain gouvernement transitoire pour encore 2 ans d'attente, n’aura t'il été qu’une grande farce pour gagner du temps, beaucoup de temps et laisser les palabres pointilleuses sur tel ou tel article juridique,  occuper la haute assemblée, la rue et l’opinion publique.
Ainsi les dossiers de justice et la transition démocratique prendront, selon leur volonté, le temps qui faudra..
Pendant ce temps, la mafia se réorganise et elle croit laisser s'installer progressivement la fatigue et la lassitude..Oui maintenant ils semblent être prêts pour la date du 24 juillet, leur système étant confortablement mis en place.
 Le mental des "dirigeants sous contrôle" fonctionne toujours selon le modèle Ben Aliste prérévolutionnaire et ne sait pas évoluer vers celui qui manage une authentique démocratie. Voilà là le gros souci de la démarche intellectuelle déficiente associé à  un sacré déficit de valeurs...
 Il est grand temps de réfléchir à l'hypothèse de faire rapidement le ménage que ce soit avec ce gouvernement s'il en a le courage réel ( pronostic très réduit)  ou avec un autre authentiquement carapacé pour démanteler la branche politicoMafioFinancière du Ben Alisme, quitte à repartir à zéro, avant que cela ne s’enlise de nouveau..
Nul doute qu’au final, la Tunisie aura sa démocratie. Mais elle a entre-temps été dupée et un temps précieux  (gagné par la mafia) a été perdu pour la révolution. 
Ce gouvernement transitoire, s’il n’est pas en mesure de rectifier le tir (et beaucoup de signaux, sauf grand virage vivement souhaité, sont là sauf erreur, pour soutenir cette hypothèse) doit-il laisser la place à un gouvernement révolutionnaire provisoire "sans peur ni reproche" n’ayant eu aucune accointance ni de près ni de loin  avec le passé de Ben Ali et son appareil politico-mafieux ??
A suivre.....
(suite au prochain post) ?...
Par BouAbouYasmine