Hamadi Jebali |
Confiance sous vigilance et sous réserve..
En cette transition démocratique pré-électorale délicate qui nécessite des réajustements significatifs de l'exécutif pour ébranler un certain immobilisme ambiant, retrouver la sérénité d’un nouveau cap et accélérer l’allure du cheminement, il est contextuellement recommandé de la part d’Ennahdha (Rached Ghannouchi), de ses alliés : CPR ( Mohamed Abbou) et Ettakatol (Mustapha Ben Jaafar - Mohamed Bennour) et de toute la classe politique d’accorder une réponse positive à la proposition du premier ministre Hamadi Jebali (sous réserve de quelques concessions consensuelles nécessaires de part et d'autre, la troïka ne devant pas éclater mais évoluer).
L’erreur étant humaine, si des réajustements supplémentaires s'avèreraient nécessaires en cours de route, la flexibilité de la démarche n’empêchera pas d’alerter et de corriger ensuite en accord avec le président de la république Moncef Marzouki.
Pour une démocratie spécifiquement tunisienne
Essentiel : les objectifs et éléments majeurs de la feuille de route doivent être clairs :
- Remettre le pays au travail,
- faire respecter sans concessions le civisme à tous et partout,
- poursuivre encore plus efficacement la lutte contre la gangrène de la corruption
- contrecarrer vigoureusement les tentatives contre révolutionnaires de la mafia politicofinancière de l'ex système d’où qu’elles viennent,ses tentacules étant encore omniprésentes
- encourager audacieusement les hommes d’affaires et l'entrepreneuriat responsables et solidaires,
- baliser le terrain pour des élections justes, transparentes ouvrant la voie à l’exemplarité et non à la médiocrité
Voilà les défis de cette démarche à ce stade de la démocratie spécifiquement tunisienne que nous souhaitons, fortement attachée à son authenticité et sa modernité, loin des copier-coller aveugles et qui se doit d’être exemplaire dans le monde comme le fut sa révolution et le limogeage record du dictateur..
Compétences de technocrates et/ou politico-technocrates
A coté des "objectifs - feuille de route" de l'équipe, ce qui compte le plus dans l’exécutif c’est les « hommes » avant les partis et les copains. J’espère que nous assisterons à de bon choix et non au retour de certains liés à vie à la tentacule mafieuse.
Oui pour une nouvelle équipe gouvernementale soudée et disciplinée de compétences avant tout (technocrates et/ politico technocrates mais apolitiques dans le sens qu'ils restent au dessus des partis dans l'action) face à des objectifs bien tracés et clairs tels énumérés ci-dessus), associée à un environnement solide de contrôle et de garde-fous. Pourquoi? Parce que l'échiquier politique est une jungle peuplée également de loups malfaisants, présents depuis longtemps ayant déjà balisés leurs territoires pour ne privilégier uniquement que leurs intérêts et ambitions personnelles (le pays et le peuple restant le dernier de leur souci). Que peut faire alors un excellent technocrate mais ignorant les ficelles des forces mafieuses omniprésentes spécialisées dans l'infiltration et la manipulation ?.
ATTENTION : L’ANC présidée par Mustapha Ben Jaafar, assemblée élue du peuple et assumée par lui, reste incontestablement souveraine, malgré ses points faibles, pour approuver les lois, parachever le projet de constitution et évaluer l’action gouvernementale, si cela s'avère nécessaire, en attendant les urnes prochaines.Toute démarche contraire à ce principe est vouée à l’échec
Assemblée Nationale Constituante de Tunisie |
La gouvernance avec un exécutif de compétences composé également d'apolitiques (partisans révolutionnaires mais non partisans aux partis) ainsi globalement structurée ( ANC - présidence de la république - Gouvernement) s’honorerait, pourquoi pas, de désigner d’un commun accord, un comité de sages uniquement consultatif (aucun rôle exécutif ) composé de 10 à 20 personnalités respectées pour leur ancienneté, confiance et intégrité. (hommes politiques, de culture, de lettres et des arts etc ). Sur demande, ils veilleront au respect de la déontologie politique et des valeurs civiques et humanistes au sein des élites « dites politiques » et des « référents ».
Avons-nous le choix pour avancer mieux et plus vite ?
Rappel :
1/ si le choix des urnes précédentes, donc du peuple, venait à ne pas être respecté aujourd'hui ( même au regard du retard du cheminement actuel ), il risque alors de ne pas être respecté demain après les élections prochaines avec toutes les dérives en rapport.
2/ Afin d'éviter les amalgames de certaines déclarations ici et ailleurs, la gouvernance tunisienne actuelle, (exécutif compris), n'est pas religieuse, nous n'avons pas à notre connaissance d'imams ou de moallahs dans le gouvernement. A l'image des partis chrétiens ou chrétiens démocrates européens, des partis tunisiens islamistes (à l'instar d'Ennahdha et d'autres) ont démocratiquement et légalement pignon sur rue..Par ailleurs, pour éviter les amalgames comparatifs, les tunisiens dits laïques sont quasi majoritairement musulmans.
PS : en réponse à certains commentaires, notre seule préoccupation est l'aboutissement d'un cheminement démocratique serein dominé par l'intérêt général.
RMD
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