En ce qui concerne le retard de l'aide internationale repris ça et là, l'Europe comme les USA et d'autres pays amis ont affiché leur volonté d'assurer cette aide tout en souhaitant une transparence affirmée du processus démocratique tunisien qui n'a pas droit à l'échec. Des efforts ont été réalisés entretemps mais le flou et le manque de visibilité persistants de cette transition ne sont pas pour arranger les choses....La confiance perd du terrain face à des manœuvres qui privilégient le jeu des prolongations et de la confusion comme cela risque d'être le cas avec le branle bas de l’assemblée constituante, véritable montagne chargée, au départ, de modifier simplement 4 à 5 chapitres d’une constitution déjà existante, en bref appelée à accoucher d’une souris. Il suffisait de soumettre 2 ou 3 projets de réformes de la constitution à un référendum. La Pologne a mis une semaine pour le faire, l’Égypte , 1 mois.Qui va gouverner encore transitoirement. La constituante va t'elle dépasser sa définition et nommer un nouveau gouvernement encore transitoire? Comment les élus de la constituante ( 210 personnes) vont ils s'entendre et s'accorder ou bien allons nous pour le "bonjour les palabres sans fins"? les tunisiens veulent un réel changement alors que le rapport de forces a été établi de façon à n'avoir que le choix entre les anciens du système qui ont côtoyé Ben Ali sous différents tendances et qui préservent leurs intérêts ( des sommes énormes ont été allouées à quelques privilégiés sous formes de dons pour une campagne publicitaire discutable en regard de la situation du pays et des régions défavorisées) comme ils ont préservé, directement ou indirectement, ceux de Ben Ali (qui a pu ainsi résister plus de 23 ans) et les rares partis indépendants du système qui l'ont combattu, dont le plus vorace "Ennahdha" qui a bénéficié comme par miracle "du beurre et de l'argent du beurre" dès le début de la part de la transition. Or le pays ne peut plus supporter ce manque de visibilité qui inhibe le fonctionnement des institutions ainsi que l'investissement et les investisseurs. Pourquoi le gouvernement tunisien transitoire et la haute instance ne sont-ils pas allés droit au but et n'ont pas privilégié la préparation directe du vote citoyen par le referendum et le suffrage universel (assurant à eux seuls la légitimité des élections en démocratie), et non par le biais d'une multitude d'intermédiaires qui vont peut être prolonger dangereusement le processus. Ont-ils été pris à leur propre piège ou bien la peur les a t'elle amenée à jouer les équilibristes suicidaires? Le tunisien, lui-même, ne doit-il pas placer lui même son bulletin dans l’urne pour voter le projet de constitution qu’il souhaite, le président qui l’incarne, le député de son choix et le conseil municipal qu’il choisit et ce, en toute transparence, sans passer par aucun intermédiaire et sans perdre de temps.Les choses ainsi étaient à portée du politique.Pourquoi avoir choisi la voie la plus difficile ? la plus longue, la plus couteuse et peut être celles qui nous mène possiblement vers les extrêmes. Dans tous les cas de figures, deux choses sont sures, ces élections constituent un test technique positif pour les prochains votes et la démocratie vaincra tôt ou tard. Mais quel sera le prix à payer pour le reste..
Ceci dit, je dois reconnaitre que "l'art est difficile et la critique est aisée". Ceci est un point de vue, il est discutable et il m'arrive de souhaiter, le matin en me levant, que l'avenir me contredise ou que le destin en fasse autrement pour que l'on soit tous optimistes et sereins.
Rafaet Dali
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