Voilà la vérité sur le "peu de cas" que l’on donnait à la dignité et la vie humaine sous le règne de ZABA.
Des militaires, officiers pour la plupart, n’ayant rien à voir avec un quelconque complot ont été arrêtés, remis, sans état d’âme par leur ministère de tutelle (la défense nationale dirigée à l’époque des faits par Habib Boularès, ex collaborateur de Jeune Afrique, ministre de la culture et député) entre les mains des tortionnaires du ministère de l’intérieur de l’époque (ministère occupé par Abdallah Kallel juste après sa mutation de ministre de la défense la même année 1991). Ils y subiront, tous sans exceptions, l’innommable et l’inhumain afin de leur extorquer de faux aveux et les jeter ensuite en pâture à l’opinion publique.
Le complot n’a jamais existé mais la mise en scène barbare a, bel et bien, été édifiée. Ben Ali a-t-il pris la décision de la monter tout seul ? A-t-il été conseillé dans cette voie ou trompé par ses « hommes de confiance » comme lui même avait diaboliquement trompé à plusieurs reprises un Bourguiba âgé ( non pas le grand leader Bourguiba que nous avions connu, mais le robot vieillard et sénile et ce, pour l’amener à signer la condamnation à mort des auteurs de délits réels ou fictifs amplifiés pour la circonstance et en dehors de toute commune mesure avec la peine appliquée, et ensuite faire savoir qu'il n'y était pour rien? ( rappel, les fusillés à la hâte de fin 86 et 87 à la prison civile de Tunis).
Ainsi donc, pour cette affaire de Baraket Essahel, les faits de tortures sont là, vérifiés consignés et prouvés ainsi que les fausses accusations de crimes imaginaires suivis de jugements prononcés par une justice muselée, aux ordres finalisant l'emprisonnement des malheureuses victimes.
Il n’y a pas de prescription pour la période de Zaba en matière de tortures suivies de jugements gratuits associés à de lourds préjudices. La justice doit rendre justice en toute justice et sérénité en priant pour que les tunisiens ne puissent plus jamais connaître de telles atteintes à la dignité humaine.
Tout en comprenant également la souffrance actuelle des familles des inculpés qui sont innocentes des agissements de leurs parents, je voudrai leur dire qu’il faut laisser d'abord la justice suivre son cours afin de calmer les esprits et éviter dans le même temps que les victimes ne se fassent justice eux-même car rien n’est plus tenace et redoutable que la vengeance d’un innocent bafoué à qui on a pas rendu justice. Ben Ali en sait maintenant quelque chose. Viendra ensuite le temps du pardon.
Rafaat Mrad Dali