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Si j’étais
un stratège politique, dictateur en herbe, je m’arrangerai à faire en sorte que
l’on me donne les pleins pouvoirs pour m’accrocher davantage au fauteuil. Pour
cela, je laisse pendant un bout de temps,
un vide et une absence volontaires de l’état
dans tous les rouages du système jusqu’à ce que la
« populace naïve et qui ne retient pas les leçons de l’histoire»,
moutonnée, fatiguée, épuisée, me demande le retour rapide du bâton pour sauver
le pays, ramener la discipline et m’autorise ainsi à avoir les pleins pouvoirs
pour un bon bout de temps. Scénario de la tromperie classique du peuple pour
qu’une mafia ou un abruti complice vienne remplacer une autre mafia.
La problématique
de l’hôpital de Sfax est, non pas l’UGTT, mais l’absence de l’état et de son
administration voulu ou pas par « le sommet qui, en fait, pilote le navire ».
J’avais
rencontré Dr Rafik Mzali il y a quelques temps et j’apprécie les échanges avec
lui et je lui avais dit qu’autant, j’estimais Saïd Aïdi, le ministre de la santé publique, pour son volontarisme
et son honnêteté intellectuelle, autant je considérais que le fait de nommer un
militaire à la tête de l’hôpital de Sfax
était une erreur dans le contexte général et local et ce, qu’elles que soient
les qualités personnelles de l’officier chargé de gouverner avec une main de
fer l’hôpital en question.
Par ailleurs,
certains commentaires à propos de Mohamed Mzali
me confirme combien le chemin est long pour atteindre le civisme et le
savoir vivre des citoyens des pays avancés..
A certains d’entre
eux, je leur dirai tout simplement que du temps de Mohamed Mzali, Allah Yerhamou,
des centaines de centres de PMI, de P.Familial
et de dispensaires, ont été construits et disséminés à travers tout le
territoire , des CHU et des nouvelles facultés de médecine, de dentaire ont été
mis en place dont celles de Sfax ? Ces
centres de santé ne manquaient ni de médicaments, ni d’hygiène, ni de disciplines,
ni de formations continues médicales et paramédicales. Il a été un des grands lieutenants
bâtisseurs de la Tunisie autour de Bourguiba du temps de sa vitalité.
L’ingratitude
et l’injustice de la dictature ont été sa récompense à la fin de son mandat. Il
a quitté le pays et a vécu dans le respect et la dignité chez l’étranger mais
l’injustice et la casse du secteur public (Enseignement, santé et culture
- qui appartient au peuple) a été ensuite
le lot de tous les tunisiens et de tout le pays après lui et ce durant 23 ans. J’y crois aujourd’hui.
Oui, critiquez autant que possible dans le respect, c’est ainsi que l’on
avance, mais fuyez l’injustice et les accusations faciles car tout se paie
ensuite bien cher et hélas, c’est le peuple qui paie le plus lourd tribut..
Rafaat Mrad Dali