jeudi 8 août 2013

Rafaat Mrad Dali : AIDKOM MABROUK

Rappel : En islam, L'Aïd el-Fitr ( ou petit Aïd) marque la rupture du jeûne du mois de ramadan qui est un mois d'abstinence et de volonté cadré par le lever et le coucher du soleil. C'est un exercice de partage avec les plus démunis et de purification du corps.
Ce jour de fête est caractérisé par l'acquittement d'une aumône aux pauvres ( Zakat), la prière en début de matinée, la visite aux proches et aux parents pour échanger les bons vœux et enfin, la visite des cimetières pour prier en souvenir des ainés décédés et de celles et ceux qui nous ont précédés.
Bien sûr, comme toutes fêtes, les douceurs et sucreries traditionnelles font le plaisir des palais de tous âges.
Cette journée est censée être l'occasion d'oublier tous les différents entre les individus.
C'est ainsi le programme de ma journée.
Demain, sera un autre jour...

lundi 5 août 2013

La prise de position politique de la centrale syndicale est une erreur grossière. Elle en supportera désormais un grand discrédit. La deuxième république démocratique naîtra avec les prochaines urnes, pas maintenant.

Ce n'est pas son rôle en cheminement démocratique et c'est contraire à ses statuts
Suite à son dernier communiqué du 5 août demandant à ses adhérents de manifester demain mardi 6 août à l'anniversaire de l'assassinat de Chokri Belaid et de les inviter dans la foulée à rejoindre les partisans du sit -in du Bardo demandant la dissolution de l'assemblée nationale, la centrale syndicale a bafoué ses propres statuts et les règles élémentaires de l'organisation de la vie politique. Non seulement la légitimité du peuple à travers les urnes est bafouée mais elle a volontairement mis l'avenir de la démocratie à l'épreuve.
Hélas pour elle, elle ne réussira pas parce qu'elle s'est placée dans le faux et parce qu'elle n'a pas compris que le peuple d'aujourd'hui n'est pas celui d'hier et qu'il n'accepte plus les manœuvres politiciennes qui le mettent en péril, lui le premier dans ses emplois, dans sa sécurité, dans son unité et qui bafouent son vote, pour l'ambition et les privilèges.
Pour toutes ces raisons et parce qu'elles ne sont pas accompagnées de valeurs, ces mobilisations seront un échec et s'éteindront comme un feu de paille, le temps qu'il faudra.
Les responsables de Nidaa Tounes, du Front Populaire ainsi que de l'UGTT assumeront désormais toutes les conséquences de leur geste.
Entre-temps, la vie continue. L'assemblée nationale assurera sa séance plénière comme à l'accoutumée et le gouvernement gouvernera et travaillera ses dossiers dans la sérénité et la fermeté. Les tunisiens, tout en gardant leur sens critique vis à vis de la gouvernance comme de l'opposition, ne sont pas disposés à suivre des aventuriers sur le chemin de l'aventure...

PS : L'UGTT a révisé ses positions quelques jours après ce communiqué. Voilà qui est responsable et de bonne augure.  Son rôle d'arbitre neutre ne peut être que productif.

Tunisie - Rafaat Mrad Dali : seules la légitimité et la poursuite de l'exercice des contre-pouvoirs dans le respect rameneront le navire et ses passagers à bon port.

Les mutineries à la hussarde ne sont pas la solution en post élections.
Nous ne pouvons qu'inviter toutes les parties à se réunir autour d'une nouvelle charte de valeurs codifiant l'exercice de chacun en vue d'élections futures sans failles. Le peuple, et lui seul et non les égos de chacun, tranchera. Il est temps pour tous de revenir à la raison et de mettre fin à cette exposition de muscles de part et d'autres. Oublions nos rancœurs et tout le monde au travail en attendant les urnes. L'avenir de la Tunisie dépend de son unité dans sa riche diversité.

samedi 3 août 2013

Rafaat Mrad Dali : oui pour la légitimité en Tunisie avant toute autre considération. Le reste suivra

J'ai confiance en le peuple tunisien et sa maturité politique. Il sait distinguer les priorités. Il ne tombera pas dans le piège de l'aventure encouragé par quelques politiciens portés par des égos démesurés et des stratégies improductives. Les sit-in du Bardo, alors que nos soldats et nos forces de sécurité risquent leurs vies contre le terrorisme à Chambi et ailleurs, ont le seul mérite d'alerter le gouvernement et l'ANC sur les erreurs de parcours et la faiblesse de leur gouvernance face aux extrêmes des 2 bords, mais sont un échec cuisant pour les tentatives de balayer le gouvernement et l'ANC à l’égyptienne avant les élections. Parce qu'il est clair que l'objectif des "putchistes" est de balayer la troïka avant les élections.
5 000 personnes au grand maximum hier soir à la place du Bardo ( j'ai vérifié par moi même sur place), malgré le tapage médiatique, les rumeurs les plus insensées, la mobilisation de certains artistes portées aux nues une nuit puis jetés en pâture et de certains réseaux sociaux emballés qui s'autocongratulent en boucle.. Un échec de la démesure, de la précipitation, de la diabolisation de l'autre, de la désinformation, bref un déficit de valeurs de la part de l'opposition qui a, indirectement, rendu un fier service à Ennahdha (parti dominant), aujourd'hui carapacée et jouant à fond la fibre démocratique et la légitimité. Dehors, la Tunisie vit ses traditionnelles soirées ramadanesques comme si de rien n'était. Les plages et les cafés sont bondés, les soirées familiales élargies sont institution. La vie continue  malgré une économie à bout de souffle affaiblie par les tensions partisanes irresponsables. Discutant à droite et à gauche avec la population, je suis surpris par la maturité des tunisiens qui ont compris, avec leur esprit critique bien structuré, tous les enjeux sous-jacents, qui raisonnent en termes de priorités et qui ne veulent pas de cette aventure..et encore moins celle du modèle égyptien. "Ils veulent tous nous manipuler pour partager entre eux les chaises et c'est le peuple qui paie la note ensuite.On connait la chanson" entend- t-on ça et là.
La légitimité vaincra parce que, en ces circonstances, c'est le moindre mal, les corrections envers la gouvernance, qui je pense retiendra la leçon de cette fièvre, viendront ensuite...Avec toutes les bonnes volontés, nous serons encore plus vigilants vis à vis des gouvernants actuels qui, une fois le calme revenu, devront apporter les réajustements nécessaires pour une efficacité réelle indispensable des institutions. En période de tempête, la patience et le sang froid sont les premières des vertus. Les urnes que nous exigerons transparentes, en présence d'observateurs internationaux indépendants, trancheront bientôt. Nous y veillerons scrupuleusement malgré les intentions de certaines parties de tout faire basculer bien avant.


PS en réponse à certains commentaires : je rappelle haut et fort qu'en Tunisie je ne suis partisan d'aucun parti ou idéologie de la place. Ayant exercé le pouvoir durant plus de 10 ans à l'ombre du plus haut sommet de l'état sous Bourguiba, j'exprime, à travers ce blog, la riche expérience de ce vécu local avec ses hauts et ses bas, expérience qui m'a valu d'être, également et jusqu'à ce jour, un élu français, tête de liste de surcroit ( je suis un double national), vivant en direct en France l'esprit et la forme démocratique. Je ne suis actuellement, grâce à Dieu,  ni dans l'enfer de la gouvernance transitionnelle post révolutionnaire ni dans l'opposition guidés plus par les égos et les intérêts bassement partisans. Mon seul guide politique est ma conscience au service de l'humanisme, du respect d'autrui et de l'intérêt général. Je suis et reste profondément respectueux du choix des urnes. 
L'Appel Républicain est un observatoire vigilant contre tout dérapage envers la démocratie et les urnes.